Ne pas travailler, ne pas consommer. Une initiative née sur les réseaux sociaux appelle les travailleurs américains, nés à l’étranger, à rester chez eux ce jeudi. Objectif : montrer leur impact sur l’économie américaine face à la politique anti-immigration de Donald Trump.
Sans-papiers, résidents, citoyens, immigrés du monde entier. Unissons-nous. » C’est le genre de slogan qui tourne sur les réseaux sociaux pour une journée de mobilisation nationale aux Etats-Unis, intitulée « une journée sans immigrés » (en anglais, « a day without immigrants »). Lancée par des groupes de défense des droits des immigrés, l’initiative invite les immigrés américains – légaux ou pas – à ne pas travailler et ne pas consommer ce jeudi. En protestation à la politique anti-immigration de Donald Trump, cet appel à la grève vise à montrer leur poids dans l’économie américaine. L’organisation étant informelle, il n’y a pas de chiffres officiels pour mesurer la mobilisation.
La restauration, secteur le plus impacté
D’après les médias américains, des portes closes de commerces et d’écoles ont été recensées à Philadelphie, New-York, Austin, Boston ou encore Washington… Le secteur de la restauration devrait être le plus impacté par la grève car il revendique la plus forte concentration de travailleurs nés à l’étranger, en comparaison à l’ensemble de l’économie américaine, souligne le Wall Street Journal. Près d’un quart des travailleurs de la restauration étaient immigrés en 2016, contre 18,5% secteurs confondus, selon les données du Bureau of Labor Statistics regroupées par l’Association américaine nationale des restaurants.
A New-York, la chaîne Blue Ribbon a annoncé sur son site fermer sept de ses restaurants. Plus de 500 employés devraient rester chez eux, selon Eater New York. Certaines des plus célèbres tables de Washington seront également vides ce jeudi. Le chef étoilé José Andrés, publiquement opposé à Donald Trump, a annoncé sur Twitter fermer trois de ses restaurants pour « soutenir notre peuple ». Arrivé d’Espagne en 1991, il a désormais la nationalité américaine. « Il apparaît que nous appartenons au rêve américain, mais d’une certaine façon, il semble que l’Amérique ne reconnaît pas ce que nous faisons », a-t-il déclaré à NPR.
La tribune avec AFP