Héro pour certains, Sanguinaire pour d’autres, jamais un personnage n’a autant suscité la controverse en Guinée. Et la renomination hier de l’aéroport de Conakry Gbessia « Aéroport International Ahmed Sékou Touré » par le chef de la junte, n’a fait qu’augmenter la fissure.
De la rumeur à l’officialisation, la décision du colonel Mamady Doumbouya de rebaptisé l’aéroport de Gbessia, « Aéroport International Ahmed Sékou Touré » ne laisse pas les Guinéens sans commentaires. Alors que les partisans du premier président de la Guinée indépendante saluent la décision, ses détracteurs dénoncent une insulte à la mémoire des dizaines de milliers de ses victimes, dont on ignore toujours où sont enfouis les corps de certaines.
Quoi que, cette décision qui intervient quelques jours seulement après la restitution de la Villa de Bellevue à la famille de l’ancien président, la Guinée n’en avait pas besoin, du moins pour le moment.
A défaut de la création d’un Comité de vérité, justice, réparation et réconciliation, le Colonel Doumbouya aurait dû se passer de cet acte aussi clivant, au moment où les Guinéens ont plus que jamais besoin de l’unité pour la réussite de la transition. Transition dont tout à était presque fait sauf l’essentiel, à savoir la composition du Conseil national de la transition (CNT), et la détermination de la durée.
Mais en remuant le coteau dans la plaie, rien ne sera plus comme avant pour le Colonel président. En décidant de réhabiliter Sekou Touré, désormais il devra faire face à la douleur de ses victimes. Pourvu que son image ne s’écorne pas si vite. Et ça, un simple équilibrisme dans les nominations ne suffira point. J’ai dit.
Par Alpha A. Diallo