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En cinq mois, près de 1 900 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne

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Au total durant les cinq premiers mois de l’année, 1 865 migrants ont péri en tentant de rejoindre le sol espagnol, toutes routes confondues, selon Caminando Fronteras. Parmi eux, 342 enfants et 112 femmes. La majorité des accidents se sont produits dans l’Atlantique sur le chemin vers les Canaries, avec 1 482 morts recensés.

D’après l’ONG, la plupart des départs de canots vers l’archipel espagnol se concentre désormais sur la côte mauritanienne. Parmi les 1 482 personnes décédées sur la route des Canaries, 1 318 étaient parties de Mauritanie – 110 du Sénégal et de la Gambie, 54 du le sud du Maroc).

Le rapport révèle par ailleurs que 38 embarcations ont disparu en mer Méditerranée ou dans l’Atlantique avec l’ensemble des passagers à bord.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle, compte 40 morts sur la même voie à cette même période. Un écart avec les chiffres de Caminando Fronteras qui s’explique par des méthodologies distinctes. Caminando Fronteras s’appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports. L’OIM quant à elle répertorie « tous les naufrages dont on est certains à 100%, nous sommes très strictes à ce sujet », avait expliqué l’an dernier à InfoMigrants Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse, et des témoignages indirects font partie des sources exploitées.

« Il est plus facile d’avoir des certitudes sur la route de la Méditerranée que sur celle de l’Atlantique, plus longue, et dont les bateaux sont plus difficiles à repérer, avait-il admis. Ce chemin en plein océan est très dangereux, c’est donc probable qu’il y ait beaucoup de naufrages dont personne n’entend parler », avait ajouté le responsable de l’OIM.

En mer, « les ressources adéquates ne sont pas mobilisées »

Dans son rapport, Caminando Fronteras pointe du doigt les services de sauvetages des différents États et estime que ces morts auraient pu être évités. « Dans de nombreux cas, les ressources adéquates ne sont pas mobilisées, ou celles déployées sont clairement insuffisantes », signale l’ONG dans son rapport.

Les militants regrettent par ailleurs que les opérations de sauvetage ne soient pas immédiatement lancées dès qu’une alerte est donnée – par les migrants ou les ONG. « Ces services partent du principe que, tant qu’il n’y a pas de naufrage imminent, il n’y a pas d’urgence réelle à intervenir, même si les navires ne présentent pas les garanties minimales de sécurité nautique », note Caminando Fronteras.

Une pratique qui, selon l’ONG, multiplie les risques de drames. « L’activation limitée des ressources aériennes est particulièrement préoccupante » car elle « réduit considérablement les chances de sauvetage » en cas d’accident. « Les services de secours adoptent une approche restrictive envers les embarcations de migrants », déplorent les humanitaires.

Baisse des arrivées en Espagne

L’an dernier à la même période, Caminando Fronteras avait comptabilisé 5 054 personnes décédées sur les voies menant à l’Espagne, dont 4 808 dans l’océan Atlantique. Le nombre de morts en 2025 est donc en forte diminution par rapport à 2024. Une chute des décès qui s’explique par une autre baisse : celle des arrivées de migrants sur les côtes espagnoles.

Entre le 1er janvier et le 31 mai, 15 000 personnes ont débarqué en Espagne, contre 20 715 à la même période de 2024, soit une baisse de 27%, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol. La chute des arrivées est encore plus importante aux Canaries cette année, avec près de 11 000 débarquements en 2025, contre 17 000 durant les cinq premiers mois de 2024 (-35%).

La route des Canaries est active depuis 2005. Un an plus plus tard est survenue la « crise des cayucos » : près de 32 000 personnes avaient débarqué dans l’archipel, du jamais vu. Mais le déploiement sécuritaire qui s’opère dans l’océan Atlantique à partir de 2007 tarit petit à petit cette route, au profit de celle de la Méditerranée centrale.

Puis à partir de 2018, les conditions de vie des Subsahariens en Libye, la militarisation des routes qui mènent au nord de l’Afrique, ou encore la surveillance accrue des garde-côtes marocains en Méditerranée poussent, de nouveau, les migrants sur la route des Canaries. Et depuis la fin de la pandémie de Covid-19, les arrivées sur les îles espagnoles sont quasi quotidiennes.

Infomigrants

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