Trahi et combattu par son doyen Alpha Condé, alors que la plupart de leurs amis communs le considérait comme son «bon petit», le président Embalo n’avait d’autres choix que de soutenir la lutte contre le 3e mandat de l’ancien opposant historique.
En bon voisin. Soucieux de sauver la case Guinée des délinquants financiers et des pyromanes de la Loi fondamentale en vigueur, le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco Embalo, avait hâte de vivre la journée du 20 octobre au cours de laquelle il s’est fait dérouler le tapis rouge pour embrasser le tombeur de l’homme du 3e mandat.
C’est un homme qui a la Guinée à cœur. Non seulement parce qu’avant son élection à la présidence de la Guinée Bissau il séjournait régulièrement dans la capitale Conakry où il compte des membres de sa famille et de nombreux frères, amis, cousins, et partenaires de longue date, mais aussi et surtout à cause de ses relations personnelles avec le président Alpha Condé qu’il a tenu à garder même lorsqu’il a constaté que ce dernier soutenait son adversaire électoral et avait pris l’option d’envoyer des sous et des gros bras pour lui barrer la route du palais présidentiel de Bissau.
Rassurant
La visite de travail à Conakry qu’il effectue ce 20 octobre, le président Umaro Sissoco Embalo et son homologue guinéen le colonel Mamady Doumbouya l’ont inscrit «dans une logique de rapprochement entre les deux Guinée».
A la descente son avion de commandement, M.Embaló a dit tout le bonheur retrouvé de fouler le sol guinéen débarrassé du prophète du 3e mandat et serrer dans ses bras le jeune président avant de passer en revue les troupes et congratuler les membres des institutions républicaines et des missions diplomatiques accréditées en Guinée.
Le président qui affirme «avoir été l’un des premiers chefs d’Etat à parler au téléphone le colonel Doumbouya, assurant lui avoir transmis le message du président Denis Sassou N’Guesso (du Congo), très préoccupé par le sort de son ami Alpha Condé, et proposant de l’accueillir à Brazzaville», est aussi l’un des chefs d’Etat de la Cédéao qui ont soutenu et réussi à légitimer le coup de force du 5 septembre 2021 contre le régime arrogant et violeur de constitution.
Sa venue d’Embalo à Conakry rassure la junte au pouvoir. Cependant, les diplomates des deux pays ont beaucoup à faire pour normaliser les relations bilatérales égratignées par de longues années de méfiance et de défiance entre deux pays frères. Idem pour l’autre voisin du Sénégal ayant souffert de l’arrogance démesurée et inopportune des tenants du régime précédent.
Par Le Populaire