C’est une double peine qui frappe les familles guinéennes. Alors que les élèves s’apprêtaient à reprendre le chemin des classes après une grève syndicale durement négociée, le gouvernement a asséné un nouveau coup d’arrêt : un congé exceptionnel de trois semaines, du 15 décembre au 5 janvier.
Officiellement, cette fermeture des écoles et universités vise à garantir le « bon déroulement du processus électoral » et à assurer la sécurité des écoliers pendant la présidentielle du 28 décembre. C’est du moins ce qu’indique le communiqué laconique du ministère.
L’addition salée pour les familles
Mais, pour des milliers de parents, cette mesure sonne comme une lourde injustice financière et pédagogique.
Depuis le début du mois, l’enseignement était déjà à l’arrêt, immobilisé par le mouvement social de l’intersyndical. Si la suspension de cette grève, annoncée mercredi, avait fait naître un espoir de retour à la normale, la nouvelle décision du Conseil des ministres, présidé par le général Mamadi Doumbouya, vient le balayer.
Combien de jours de cours effectifs les élèves auront-ils eus en décembre ? La question est d’autant plus brûlante pour les familles ayant fait le choix coûteux de l’enseignement privé. Elles ont payé les frais de scolarité pour le mois complet, et se retrouvent aujourd’hui sans service, forcées de gérer des enfants à la maison pendant une période qui devait être dédiée à l’apprentissage. Pour ces parents, l’élection présidentielle se traduit directement par un mois de scolarité payé pour rien.
Une crise qui s’installe
Au-delà de l’argent, c’est l’avenir scolaire des apprenants qui est en jeu. Ces semaines perdues s’ajoutent au retard accumulé et pèsent lourdement sur le programme annuel. L’engouement suscité par l’élection, mentionné par le ministère, ne justifie-t-il pas une meilleure planification qui n’hypothèquerait pas le droit à l’éducation ?
En privilégiant la logistique électorale sur la continuité pédagogique, le gouvernement envoie un signal fort sur ses priorités. Reste à savoir comment et quand ces semaines cruciales de cours seront rattrapées, et qui va payer la facture du temps perdu.
Par Guinee28



