Alors que l’on assiste à une guerre des chiffres sur le nombre des victimes de la tragédie de Nzérékoré, le ministre de la justice et des droits de l’homme a menacé de poursuivre toute personnes qui va se livrer à la diffusion « d’informations non vérifiées » sur les réseaux sociaux.
Dans une déclaration publiée mardi 03 décembre 2024 Yaya Kairaba Kaba prévient que de tels agissements sont inadmissibles et exposent leurs auteurs à des sanctions.
« Quiconque se livrera à des tels agissements sera interpelé et poursuivi conformément à la loi », a-t-il prévenu.
Il a par ailleurs instruit le procureur général près la Cour d’appel de Kankan de faire ouvrir immédiatement des enquêtes judiciaires pour établir les responsabilités du drame et engager des poursuites pénales contre les présumés auteurs et complices.
Dimanche 01 décembre, une finale d’un tournoi dotée du trophée Général Mamadi Doumbouya a viré à la tragédie à Nzérékoré, dans le sud du pays. Au moins 56 personnes sont mortes selon un bilan provisoire du gouvernement, tandis que le conseil de la Diaspora forestière évoque environ 300 morts. Un autre collectif d’ONGs locales avance un bilan de 135 victimes.
« Les informations que nous avons recueillies auprès de l’hôpital de N’Zérékoré, auprès des 22 chefs de quartiers et s’agissant des cas d’enterrement qui se sont déroulés la journée du 2 décembre, nous avons estimé aujourd’hui 135 personnes, majoritairement de moins de 18 ans, qui ont trouvé la mort le 1er décembre 2024 », pointe Emmanuel Fassou Sagno qui préside le collectif.
La finale opposait l’équipe de Nzérékoré et celle de Labé. Plusieurs membres du gouvernement avaient fait le déplacement pour y assister.
Mais dans les dernières minutes, ça a dégénéré. Jeunes et forces de l’ordre s’en sont mêlés, aboutissant à une situation chaotique.
Cela est parti lorsqu’un penalty est sifflé pour l’équipe locale. Les visiteurs contestent, s’en prennent à l’arbitre, une échauffourée débute alors que le terrain est envahi : selon des témoins, les forces de l’ordre jettent alors des gaz lacrymogènes. Des jeunes répondent par des jets de pierre. L’affrontement amène à un mouvement de foule vers la seule sortie de l’enceinte.
Par Alpha Abdoulaye Diallo