L’étudiante de 20 ans, inscrite en classe préparatoire au prestigieux lycée parisien Louis-Le-Grand, a donné de ses nouvelles à un proche qui a relayé ses propos jeudi. Elle affirme avoir cherché une sorte de « répit salutaire » sans pouvoir en expliquer la raison et se dit « désolée » de l’émotion que sa disparition a causée.
Diary Sow va bien. La jeune Sénégalaise étudiant à Paris, dont la disparition a mis son pays en émoi, dit avoir pris « une petite pause pour retrouver (ses) esprits », dans des échanges publiés jeudi 21 janvier par un proche.
Les mots rendus publics par le ministre sénégalais de l’Eau, Serigne Mbaye Thiam, qui a pris l’étudiante sous son aile, sont la première manifestation de vie fiable et publique de sa part depuis sa disparition début janvier.
Diary Sow, 20 ans, inscrite en classe préparatoire au prestigieux lycée parisien Louis-Le-Grand, dit avoir cherché une sorte de « répit salutaire » sans pouvoir en expliquer la raison. Elle se déclare surprise et « désolée » de l’émotion que sa disparition a causée.
Les échanges publiés ne disent rien de l’endroit où se trouve la jeune femme, connue au Sénégal comme l’incarnation de l’excellence et de la réussite scolaires.
« De mon plein gré »
Le ministre a publié ces extraits d’une lettre et d’échanges avec elle sur son compte Twitter, avec son accord et celui de sa famille. « Ce tweet est bien de moi », a-t-il confirmé à l’AFP. La disparition a donné lieu à nombre d’informations erronées et d’infox.
« Si je ne m’étais pas manifestée jusqu’à présent, c’est pour la simple raison que j’étais dans l’impossibilité de le faire », dit-elle mystérieusement. « J’ai laissé assez d’indices derrière moi pour qu’on sache que je partais de mon plein gré. Je ne me cache pas. Je ne fuis pas. Considère cela comme une sorte de répit salutaire dans ma vie », dit-elle à son mentor.
Celle qui fut distinguée meilleure élève du Sénégal en 2018 et 2019 assure ne pas avoir cédé à la pression, ni aux doutes. « Je n’ai pas disjoncté à cause du confinement ou de la prépa », dit-elle. « Ceux qui cherchent une explication rationnelle à mon acte seront déçus puisqu’il n’y en a aucune », dit-elle. Elle parle de « désir irrépressible, irraisonné et si profondément irrationnel », et n’aurait « jamais cru que (son) nom allait alimenter autant de débats, qu’autant de gens allaient s’inquiéter ».
Elle prie son mentor « de rassurer les gens qui me cherchent. Je vais bien, je suis en sécurité. Sache que je suis terriblement, profondément désolée. »
Après son bac en 2019, Diary Sow, issue d’un milieu modeste, a obtenu une bourse d’excellence qui lui a permis d’intégrer la classe préparatoire de Louis-Le-Grand, où elle étudie physique, chimie et ingénierie.
Enquête en France
Son sort passionne le Sénégal. Selon une association d’étudiants sénégalais à Toulouse, la jeune femme a passé les vacances de fin d’année dans cette ville du sud-ouest de la France chez sa meilleure amie, étudiante en médecine. Mais elle ne s’est pas présentée le 4 janvier à la reprise des cours à Louis-Le-Grand, absence qui ne lui ressemblait pas selon ses proches.
Sa disparition a été signalée le 7 janvier et les milieux étudiants sénégalais se sont mis en branle sur les réseaux sociaux et dans le 13e arrondissement de Paris, où elle habite dans une résidence universitaire. Le président sénégalais, Macky Sall, a lui-même donné des instructions pour la retrouver, selon l’ambassadeur du Sénégal en France, Maguette Sèye.
Une enquête avait été ouverte en France pour disparition « inquiétante ». Une source proche du dossier se voulait cependant rassurante ces derniers jours et disait que la thèse du départ volontaire était privilégiée.
France24 avec AFP