De mémoire d’observateur de l’actualité, tant sur notre sol qu’ailleurs dans le monde, il est indéniable que le dialogue a toujours prévalu sur les divergences, les haines et les luttes fratricides. Ce principe est celui que nous devons promouvoir en Guinée, alors que notre pays s’engage résolument vers le retour à l’ordre constitutionnel et à la démocratie. Malgré un climat politique empreint de méfiance entre les principaux leaders en exil et les fans du régime en place, la Guinée progresse dans de nombreux domaines. Je le dis.
Nos villes et villages modernisent leur habitat grâce aux efforts conjugués des fils et des filles de notre nation. Les voies de transport se modernisent, les routes se construisent, désenclavant et reliant nos cités. De plus, le transport des biens et des personnes connaît un essor significatif, tandis que le tourisme saisonnier devient plus accessible. La justice se fait de plus en plus équitable envers le citoyen. L’armée se restructure comme jamais au-paravant, et la sécurité civile retrouve une image positive. Les sapeurs-pompiers ne sont plus accueillis avec des jets de pierres, et les balles meurtrières ne sifflent plus quotidiennement dans l’axe de la démocratie. Les ruelles jadis inhospitalières de la capitale, Conakry, deviennent chaque jour plus praticables pour le citoyen lambda. L’aéroport Ahmed Sékou Touré et le port de Conakry gèrent désormais le trafic avec professionnalisme, augurant un bel avenir pour desservir l’hinterland malien et burkinabè. Le pays réalise des avancées notables dans la construction de nouvelles infrastructures. Sa politique minière accorde désormais la priorité à la transformation des ressources sur place avant leur exportation, entraînant un contenu local significatif et une élévation du niveau de vie dans les zones minières. Mais, hélas, des ombres persistantes assombrissent ce tableau prometteur. Les défenseurs des droits de l’homme, tels des sentinelles vigilantes, dénoncent les disparitions forcées et les enlèvements, comme celui de Habib Marouane Camara, un journaliste dont la voix a été étouffée dans l’indifférence générale. Pendant ce temps, l’interdiction de manifester plane comme une menace sourde sur nos droits civiques, muselant le cri de ceux qui osent encore rêver d’un avenir meilleur.
Dans les états-majors des partis politiques, certains ténors, lâches et opportunistes, abandonnent le combat, renonçant à leurs convictions avec une facilité déconcertante. Ils semblent avoir oublié que, dans une démocratie, l’opposition n’est pas un simple accessoire, mais un pilier essentiel pour renforcer l’État de droit et éveiller la conscience nationale.
Alors, puisque la démocratie ne peut exister sans dialogue, engageons-nous dans un dialogue sincère. Et faisons appel à l’expertise de nos voisins pour nous aider à matérialiser les conclusions de nos pourparlers.
Franchement, j’ai dit.
Par Alpha Abdoulaye Diallo, in Le Populaire