Au moment où le drapeau de la démocratie se trouvé plié depuis trois mois et que la transition promise lors du coup d’arrêt du régime du 3e mandat est à la croisée des chemins, le proverbe voulant que la loi du plus fort soit toujours la meilleure prend tout son sens en Guinée. Au fur et à mesure que l’an 2021 s’efface dans l’orange du lever du soleil du régime du colonel Mamady Doumbouya sur la Guinée.
Le régime naissant n’a que trois mois, mais il étend déjà ses tentacules de contrôle sur tous les aspects de la vie républicaine. Son gouvernement civil est en place.
Son administration publique est en renouvellement avancé. Son Conseil national de transition (Cnt) qui fait office de parlement durant cette période d’exception, se peaufine dans les écritoires. Plus important que tout, le chronogramme de la transition semble être relégué au second plan et subordonné à une décision à prendre par le futur Cnt auquel reviendrait les prérogatives de légiférer sur les tenants et les aboutissants de la future institution en charge de programmer et organiser les référendums et élections sur le territoire national.
Tant que ne sera pas publié le chrono
Cette hypothèse ébauchée par nombre d’observateurs bien sûr qu’elle soit discutable, est que la junte au pouvoir ne prenne et ne porte elle seule le poids d’un calendrier de la transition qui ne soit l’émanation de la volonté des représentants du peuple souverain. L’avis général des acteurs politiques et sociaux est qu’il ne faut pas exclure d’emblée l’idée que cela soit considéré comme acceptable, parce que personne, aucun patriote, ne souhaite que la junte «commette des erreurs systématiques dans la prévision» de la fin de la transition et des questions relatives à la transmission du pouvoir au futur régime issu des urnes.
L’une des préoccupations fondamentales de l’heure qui ressort avec évidence est le principe selon lequel, dans l’espace Cedeao, la condition préalable à tout dialogue avec un régime issu d’un coup d’Etat est la définition d’un chronogramme clair et de se conformer aux dispositions tous les efforts diplomatiques et toutes les initiatives internationaux et régionaux visant à rétablir la démocratie et les principes du droit dans le pays.
L’an zéro de la transition se poursuivra tant que ne sera pas publié ce fameux chronogramme, à défaut, le chef de la junte perdra le soutien du peuple et des amis de la Guinée et conduire son régime à sa perte.
Par Le Populaire