Des chercheurs européens ont déclaré avoir découvert une molécule géante capable de bloquer le virus Ebola. Un virus qui a fait plus de 11 000 morts depuis décembre 2013, principalement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
Selon un article publié dans la revue Nature Chemistry le 09 novembre 2015, une équipe de chercheurs européens a découvert une « molécule géante » potentiellement capable de bloquer le virus.
Il s’agit d’une nouvelle piste de traitement pour ces chercheurs qui ont développé une méthode simple en laboratoire, in vitro. L’objectif est que le virus ne pénètre pas au cœur des cellules et ainsi ne puisse pas se multiplier.
Bande velcro
Pour cela, ils ont synthétisé une énorme molécule en forme de globe qui a la capacité d’envelopper la cellule et de barrer la route au virus. L’auteur de l’étude la compare à une bande velcro qui se colle très fortement, plus solidement encore que ne pourrait le faire le virus lui-même, sur la surface de la cellule. Une protection qui la rend imperméable aux agents pathogènes.
C’est un principe actif sur lequel des chimistes du CNRS, membres de l’équipe européenne, travaillent depuis de nombreuses années sur les virus Ebola, VIH et Dengue, mais également sur des bactéries.
Si les chercheurs considèrent cette étape importante, d’autres spécialistes estiment qu’un éventuel essai sur des êtres vivants reste beaucoup plus difficile à réaliser. Ils ne sont par ailleurs pas certains de son action in vivo. Les travaux de recherche entre la découverte d’une molécule en laboratoire et la fabrication d’un médicament peuvent nécessiter plusieurs années.
Faible arsenal thérapeutique
Les traitements contre le virus Ebola arrivent un an et demi après le début de l’épidémie. L’arsenal thérapeutique est encore très pauvre. Seuls deux médicaments répondent efficacement. C’est le cas du Favipiravir, initialement dirigé contre le virus de la grippe. Après l’avoir testé chez la souris, il a été constaté une certaine efficacité chez des patients dont la charge virale n’était pas trop élevée.
Il a fallut l’associer au ZMapp, une combinaison d’anticorps monoclonaux. Pourtant, compte-tenu du faible nombre de patients sur lesquels cette association médicamenteuse a pu être testée, les scientifiques n’ont pas pu confirmer sa réelle efficacité.
Une dernière molécule du laboratoire américain Gilead, expérimentée récemment chez une patiente anglaise, pourrait être associée avec le Favipiravir. Une combinaison à destination des survivants du virus Ebola. Des malades guéris mais dont certains semblent conserver des traces du virus dans leur sperme et leurs globes oculaires.
Seul la Guinée continue d’enregistrer des nouveaux cas d’Ebola. Après le Liberia, en Sierra Leone, l’OMS (l’organisation mondiale de la santé) a déclaré la fin de l’épidémie samedi dernier.