L’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen(OGDH) déplore les conditions dans les centres pénitenciers du pays et interpelle l’Etat à garantir les droits des personnes privées de leur liberté. Elle rappelle que le code de procédure pénale d’octobre 2016 dispose en son article préliminaire que la liberté est la règle et la détention, l’exception.
Elle exige à ce que des enquêtes soient menées de manière indépendante et impartiale pour faire la lumière sur les circonstances réelles qui ont abouti à la mort d’au moins trois détenus ces dernières semaines, au nombre des quels figure Elh Ibrahima SOW et M. Roger BAMBA, membre du parti de l’opposition, UFDG (Union des Forces démocratiques de Guinée ).
Au moment où la plupart des pays sont tournés vers des mesures visant la décongestion de leurs prisons pour minimiser les risques de la propagation de la pandémie du COVID19, en Guinée, malgré que la plupart des centres pénitenciers se trouvent dans des piteux états et connaissent déjà une surpopulation carcérale vertigineuse, l’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) déplore le recours systématique à la détention par les magistrats, notamment contre les opposants au troisième mandat pour le Président Alpha CONDE en dépit des garanties présentées par leurs avocats pour leur représentation.
Ces dernières semaines, plusieurs cas de détenus malades ont été remontés à l’OGDH dont au moins trois (3) ont perdu la vie suite aux mauvaises conditions de détention selon leurs familles. Au nombre de ces cas, il y a celui de Elh Ibrahima SOW, âgé de 62 ans arrêté le samedi 24 octobre 2020 à son domicile à Hafia minière par des agents des forces de l’ordre alors qu’il s’opposait à des loubards qui cherchaient à dévaliser la boutique de son fils a témoigné sa famille à l’OGDH. Amené à l’Eco 3, Elh SOW sera finalement placé sous mandat de dépôt à la Maison Centrale de Conakry.
Evacué d’urgence au CHU d’Ignace Deen le dimanche 15 Novembre 2020, selon un membre de sa famille qui a témoigné à l’OGDH, quand il fut admis à l’Hôpital, il ne parlait plus et son corps présentait des traces de sévices qui pourraient faire penser à un recours à la torture qui est interdite aux plan national et international.
L’OGDH, interpelle l’Etat guinéen et singulièrement le système judiciaire sur l’impérieuse nécessité du respect du principe de la « présomption d’innocence” lorsque pour une raison ou pour une autre les citoyens sont privés de leurs libertés et droits Constitutionnels.
Pour le Bureau Exécutif National de l’OGDH
Le Vice-Président/Président par Intérim
Elh Mamadou Malal DIALLO