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Dans l’arène politique, le Colonel Doumbouya manie la carotte du dialogue et le bâton de l’intimidation

Comment peut-il triompher dans l’arène actuelle quand, d’un côté, le colonel Mamadi Doumbouya dépêche une mission des facilitatrices désignées par son système, Dr Makalé Traoré, Mme Joséphine Léno et Mme Aicha Bah, et le Premier ministre Dr Bernard Goumou pour frapper à la porte des états-majors des formations sociopolitiques afin d’obtenir le feu vert des poids lourds pour un dialogue sincère entre toutes les parties en présence, et de l’autre, laisse les durs des durs de son régime se donner le malin plaisir de placer les ténors du Quatuor (composé de principales alliances et organisations politiques guinéennes) sous contrôle judiciaire pour avoir soutenu les manifestations de rue du Fndc opposé à la confiscation du pouvoir par les putschistes du 5 septembre 2021?

C’est la question qui taraude tous les esprits dans les rangs des membres des forces vives de la nation.

Le chef de la transition manie la carotte et le bâton de manière surprenante. Le premier acte posé dans ce sens est celui du 30 septembre 2022.

Sensé faire rassembler

Le colonel Mamadi Doumbouya, sensé faire rassembler toutes les parties prenantes à la même table pour dialoguer, laisse son Premier ministre nommer un groupe de facilitatrices composé de trois anciennes ministres de son choix en qualité de facilitatrices pour trouver une solution qui soit celle de mettre la balle dans le rond central avant de lancer le coup d’envoi du match.

Ces «personnalités nommées» par arrêté du Premier ministre conformément «au décret D2022/0427/PRG/CNDD/SGG portant création d’un cadre de dialogue inclusif en Guinée» sans l’accord préalable des autres parties prenantes sont, Dr Makalé Traoré (présidente du Parti de l’action citoyenne par le travail (PACT), Mme Diallo Aicha Bah (ancienne Responsable principale des services pédagogiques de l’Unesco) et Mme Guilao Joséphine Léno (connue pour avoir été leader syndicale et Vice-présidente du Conseil économique et social).

Mesdames Traoré, Diallo et Guilao sont des respectables citoyennes guinéennes contributrices à la bonne marche de la transition en cours.

Leur nomination pèche toutefois par le fait que, avant de rendre public son arrêté, le Premier ministre se fondant sur un décret du président Mamadi Doumbouya, a ignoré complètement l’avis de ses interlocuteurs d’en face.

Dans le cachot du contrôle judiciaire

Le second acte présidentiel qui taraude tous les esprits dans les rangs des membres des forces vives de la nation est ce-lui qui a été établi lorsque les acteurs sociopolitiques œuvrant avec vigueur, conviction et sans hypocrisie afin de garantir le bon déroulement de la transition ont essayé de rappeler le chef du régime à ses responsabilités mentionnés dans la Charte de la transition à travers leur prise de position en faveur  de la marche pacifique du Fndc et en apportant leur soutien appuyé à  la manifestation de rue du 20 octobre 2022 interdite par son régime. La preuve, il a laissé les durs des durs de son régime se donner le malin plaisir de jeter les ténors du Quatuor (Anad, Rpg Arc-en-ciel, Cored et Fndc politique) que sont : Fodé Oussou Fofana, Mamadou Sylla, Cellou Baldé, Diabaty Doré et compagnie dans le cachot du contrôle judiciaire pendant que le principal leader de l’espace politique est dans l’obligation de jouer sa partition hors des frontières guinéennes.

A ce propos d’ailleurs, le président de l’Anad, Cellou Dalein Diallo, a expliqué, samedi 29 octobre 2022 depuis le Canada où il effectue une tournée actuellement, que si le quatuor composé d’alliances politiques comme l’Anad et l’ancien parti au pouvoir, le Rpg Arc-en-ciel, mettent de côté leurs divergences et privilégient avant tout les intérêts du pays pour faire un bout de chemin ensemble, c’est pour obtenir de leur «partenaire» du CNRD au pouvoir un dialogue inclusif, sincère sous l’égide de la Cédéao et devant donner une visibilité à la transition afin d’«arriver au retour à l’ordre constitutionnel, c’est-à-dire l’organisation d’élections libres et transparentes au niveau local et au niveau national».

Pour sa part, dans son discours du samedi 1er octobre 2022, à l’occasion de la célébration des 64 ans de l’indépendance de la Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya a assuré que « les forces de défense et de sécurité, et l’ensemble des membres du gouvernement n’ont aucune intention de confisquer le pouvoir ».

« Ils sont plutôt déterminés à œuvrer pour un retour à l’ordre constitutionnel tout en évitant les erreurs du passé, jure-t-il, car l’histoire de notre pays nous enseigne qu’une transition bâclée débouche inévitablement sur une nouvelle transition ».

Après 11 mois d’exercice du pouvoir, le régime du colonel Doumbouya a conclu un accord avec les experts de la Cédéao pour réduire la durée de la transition de 36 à 24 mois. Tous les regards sont tournés vers le prochain sommet de la Cédéao qui pourrait fixer la date de début de ce chronogramme. En attendant, l’arène politique est à la merci du colonel Doumbouya qui manie du jour au lendemain et selon son bon vouloir la carotte et le bâton.

Par Alpha Abdoulaye Diallo, in le Populaire

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