L’ex-ministre guinéen des Mines, Mahmoud Thiam a été jugé coupable à New York d’avoir accepté 8,5 millions de dollars de pots-de-vin de deux entreprises chinoises en échange de son appui politique, a annoncé jeudi le ministère américain de la Justice (DoJ).
Arrêté en décembre aux Etats-Unis, M. Thiam était poursuivi pour avoir monnayé son influence alors qu’il était ministre des Mines et de la Géologie de la République de Guinée en 2009 et 2010 sous la transition militaire. Sa peine sera fixée en août, a précisé le DoJ dans un communiqué.
Selon le ministère, deux entreprises chinoises — China Sonangol et China International Fund– lui avaient alors versé 8,5 millions de dollars sur un compte bancaire à Hong Kong après avoir décroché de « juteux » droits d’exploitation miniers en Guinée grâce à son intervention.
M. Thiam a transféré près de la moitié de cette somme aux Etats-Unis en en dissimulant l’origine frauduleuse et en la dépensant dans des produits de luxe et dans l’immobilier, assure le ministère.
« M. Thiam a profité de sa fonction ministérielle pour s’enrichir au détriment d’un des pays les plus pauvres d’Afrique », a estimé Joon Kim, ministre par intérim de la Justice de New York.
Riche en ressources naturelles, la République de Guinée est au coeur d’une autre affaire de corruption retentissante qui vaut au milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz d’être visé par une enquête sur des pots-de-vin versés à de hauts fonctionnaires en échange de contrats miniers.
Avec AFP