Au moins 51 soldats ont été tués vendredi 17 février lors d’une embuscade tendue par des jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, où les attaques des groupes armés « terroristes » s’intensifient depuis le début de l’année, alors que l’armée du Burkina Faso a annoncé la fin officielle des opérations de soldats français sur son territoire.
Cette embuscade dans la région du Sahel frontalière du Mali et du Niger, dont le bilan provisoire a été annoncé lundi par l’armée, pourrait se révéler la plus meurtrière jamais commise contre les forces de sécurité depuis celle de novembre 2021 à Inata, dans le nord du pays, lorsque 57 gendarmes avaient alors été tués après avoir vainement lancé des appels à l’aide.
Lundi soir, « ce sont 43 nouveaux corps qui ont été retrouvés, établissant le bilan provisoire à 51 militaires tombés », a déclaré l’armée burkinabé dans un communiqué. Elle avait donné lundi matin un bilan de huit soldats tués. L’armée affirme que « les opérations se poursuivent avec une intensification des actions aériennes qui a permis de neutraliser une centaine de terroristes et de détruire leurs matériels. Ce chiffre s’ajoute à la soixantaine de terroristes neutralisés depuis le début de la riposte. »
Spirale de violences jihadistes depuis 2015
Une patrouille militaire « en mouvement » a été victime d’une attaque « complexe » vendredi entre Deou et Oursi, dans la province de l’Oudalan, dans la région du Sahel, avait précisé samedi l’armée sans alors donner de bilan. Elle ajoutait que « d’intenses combats » avaient opposé les membres de l’unité militaire prise à partie « à un groupe armé terroriste ».
Les raids meurtriers attribués à des jihadistes se sont multipliés ces dernières semaines au Burkina. Avec l’attaque de vendredi, près de 200 personnes, des civils et des militaires, sont mortes au cours des deux dernières, selon un décompte de l’AFP.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières. Les violences ont fait depuis sept ans plus de 10 000 morts selon des ONG, et environ deux millions de déplacés.
AFP