Au moins 90 morts,1150 blessés et plus de 750 arrestations dans le pays selon l’agence Anadolu. Des militaires putschistes ont tenté de prendre le pouvoir ce vendredi soir pour « restaurer la liberté et la démocratie ». Recep Tayyip Erdogan a dénoncé un « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée ».
Retour progressif à « la normale » ce samedi matin en Turquie après une nuit de chaos. L’État major a annoncé 41 policiers, 47 civils et 2 soldats tués cette nuit, et 1500 soldats putschistes arrêtés. Le président Erdogan promet le « nettoyage » de l’armée turque et accuse son ennemi, le très influent imam Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, d’avoir fomenté ce putsch.
Des ponts d’Istanbul bloqués, l’aéroport d’Istanbul-Atatürk fermé sous contrôle de l’armée, des coups de feu autour du siège de la police, des avions de chasse et hélicoptères au dessus d’Ankara, le Parlement bombardé et en partie en feu dans la capitale, la chaîne publique TRT qui cesse d’émettre, l’accès à Facebook, Twitter et Youtube restreint… Les événements s’étaient accélérés depuis ce vendredi en toute fin de soirée.
Tout a commencé par une déclaration du Premier ministre turc vers 23h. Binali Yildirim annonce une tentative de coup d’État émanant d’un « groupe au sein de l’armée ».
Un communiqué de l’armée confirme très vite ces propos. Des militaires, dont on ignore précisément l’identité, disent avoir pris le pouvoir pour « restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l’homme, la suprématie du droit et la sécurité ». Ils ont formé un « conseil de paix » et ajoute que toutes les relations internationales sont maintenues et que l’état de droit doit rester une priorité. Alors que le chef d’État major serait retenu en otage.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, jusqu’ici en vacances à Bodrum et placé « en lieu sûr » selon la présidence turque, a dénoncé un « soulèvement d’une minorité au sein de l’armée », accusant à mi mots le mouvement de Fethullah Gülen. Il a appelé les Turcs à descendre dans la rue et à se rassembler sur les places.
A 2 heures, le Premier ministre déclare que cette tentative de coup d’Etat est « largement sous contrôle » et les services de renseignement annoncent un « retour à la normale ». Mais peu après, plusieurs médias sont investis par les « putschistes », dont CNNTurk.
Plusieurs réactions internationales n’ont pas tardé. Le gouvernement grec « suit la situation » avec « attention et sang-froid ». La Maison blanche a rapidement tweeté et Barack Obama a appelé à soutenir le président « démocratiquement élu ».
La Russie s’est dite extrêmement inquiète de la situation, par la voix du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, précisant que le président Vladimir Poutine était tenu constamment informé de l’évolution de la situation. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé à éviter tout affrontement meurtrier, estimant que les problèmes de la Turquie doivent être résolus dans le respect de la Constitution.
Enfin, le quai d’Orsay a recommandé aux Français sur place de rester chez eux. L’ambassade de France à Ankara et le consulat général à Istanbul avaient annoncé mercredi que les festivités du 14-Juillet étaient annulées « pour des raisons de sécurité ». La France qui en début de nuit ne s’était pas officiellement prononcée à ce sujet.
Par franceculture