A l’occasion d’une conférence de l’Initiative mondiale pour l’Afrique et le Moyen-Orient organisée par la fondation Clinton, à Marrakech au Maroc l’année dernière, l’ex ministre de l’éducation guinéenne (de 1990 à 1996), Aicha Bah Diallo a plaidé pour que l’éducation soit la priorité des priorités pour les dirigeants et tous les acteurs de la société civile en Afrique subsaharienne où l’accès des jeunes à l’université était il y a trois ans encore de seulement 7 % contre 76 % en Occident.
Répondant aux questions d’un journaliste du Monde, Celle qui est aussi l’ancienne proviseure du lycée de Conakry (entre 1966 et 1984), sous le régime de Sékou Touré, a déclaré que jusqu’ici l’Afrique a formé les jeunes sans tenir compte des besoins de l’économie des pays et donc des besoins du secteur privé. De telle sorte que les jeunes ne trouvent pas d’emploi après les études. « Nous avons passé notre temps à former des chômeurs », a-t-elle regretté.
Pour pallier à ce problème, elle a souhaité que les Universités adaptent leurs programmes de formation aux nécessités du secteur privé, que les deux travaillent mieux ensemble. « Sans cela, non seulement nous aurons toujours un problème d’emploi des jeunes mais nous n’aurons jamais assez de moyens pour créer les conditions d’un meilleur accès à l’éducation de base », dit-elle.
Soutenant qu’un jeune qui ne trouve pas une activité génératrice de revenus après sa formation, c’est un échec qui menace l’équilibre et la stabilité d’une société, elle a indiqué qu’il est impossible de développer l’Afrique dans le contexte actuel sans le renforcement du secteur privé et sans favoriser l’entreprenariat des jeunes.