Le bras de fer se durcit entre les syndicats de l’éducation et le gouvernement guinéen. Après un mois de décembre haché par les grèves et les congés électoraux, l’intersyndicale FSPE-SNE tape du poing sur la table : sans accord concret, les classes resteront fermées dès la reprise officielle, le 5 janvier prochain.
Réunis à la Bourse du Travail, les leaders syndicaux ont dressé un bilan amer des récentes négociations. Alpha Gassim Barry, secrétaire général adjoint par intérim de la FSPE, n’a pas mâché ses mots face à ses collègues, dénonçant la « mauvaise foi » et les « manœuvres dilatoires » des autorités.
« Une montagne qui a accouché d’une souris »
Pour le syndicaliste, le gouvernement joue la montre. Alors qu’une « fumée blanche » était espérée avant les congés de fin d’année, les discussions se sont enlisées. « Ils veulent seulement nous distraire », déplore Alpha Gassim Barry. « On nous demande d’attendre janvier alors que les lignes n’ont pas bougé. C’est une montagne qui a accouché d’une souris. »
Le ton est désormais à l’offensive. L’intersyndicale appelle les enseignants à une mobilisation totale pour la date fatidique du 5 janvier 2026. « C’est maintenant ou jamais. S’il n’y a pas de solution, il n’y aura pas d’ouverture », prévient-il, rappelant que la grève demeure un droit constitutionnel face aux éventuelles menaces de l’administration.
Un catalogue de revendications explosives
Le fossé entre les deux parties semble immense, tant la liste des griefs est longue. L’intersyndicale ne réclame pas seulement des revalorisations, mais une refonte profonde de la condition enseignante. Parmi les points non négociables :
Statut et salaires : Signature immédiate du statut particulier de l’Éducation et application des 25% d’augmentation sur le salaire indiciaire pour les collectivités locales.
Précarité : Intégration sans conditions des enseignants contractuels et régularisation des arriérés de salaires (allant jusqu’à 9 mois pour certains).
Social : Prise en charge médicale des familles et paiement des primes de fonction.
Logistique : Paiement des arriérés des chauffeurs et vigiles du secteur.
À quelques jours de l’échéance, la balle est dans le camp du gouvernement. Sans un geste fort avant le 5 janvier, le système éducatif guinéen risque de plonger dans une paralysie prolongée.



