Le trafic de carburant ne faiblit pas en Haute-Guinée, malgré la mobilisation des forces de sécurité. Cette persistance s’explique notamment par le blocus sur les hydrocarbures imposé par les groupes djihadistes dans le Mali voisin.
En l’espace d’une semaine, près de cinq cents bidons de carburant ont été saisis le long des frontières par les autorités de Mandiana. Sur ces saisies, 124 bidons ont été présentés à la presse locale ce lundi 24 novembre. Trois personnes impliquées dans ce trafic ont également été déférées à la justice, a précisé Ibrahima Keoulen Traoré, commissaire central de Mandiana, cité par nos confrères de Ledjeli.
« Ces bidons ont été saisis des mains des trafiquants par nos services qui opèrent dans la préfecture et le long des frontières. Ils achètent les bidons de 20 litres à 240 000 francs guinéens pour les revendre à plus de cinq cent mille (500 000 FG) dans les villages », a-t-il indiqué. Le commissaire a souligné la difficulté de gérer cette situation, le trafic étant devenu « le nouveau négoce de tout le monde ».
Concernant la destination des saisies, il a précisé : « Il y a 124 bidons devant vous ce matin et la semaine passée, nous avons pris 350 bidons qui ont été mis à la disposition des populations et revendus à des prix définis par l’État ». Il a promis que la lutte se poursuivrait « jusqu’au dernier retranchement des vendeurs illicites ».
Pour sa part, le préfet de Mandiana, le colonel Fodé Soumah, a tenu à rassurer : « Il n’y a ni rupture, encore moins de pénurie de carburant à Mandiana. C’est une crise provoquée par nous-mêmes. C’est pourquoi les forces de sécurité ont lancé cette opération, et celle-ci va continuer jusqu’à ce qu’il y ait stabilité au niveau des stations ».
Par I. Sylla
