L’Union européenne (UE) a annoncé ce samedi avoir rappelé « pour consultations » son ambassadeur au Niger. Cette annonce fait suite à un différend, selon l’UE, sur les modalités de son aide humanitaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Cet épisode de tensions entre l’Union européenne et le Niger a débuté par un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères lu vendredi soir dans le journal de la télévision nationale, la RTN. Le ministère y explique que l’Union européenne aurait débloqué 1,3 million d’euros pour les victimes des inondations de la dernière saison des pluies.
Sauf que, selon Niamey, non seulement cette aide n’avait pas été demandée par les autorités de transition, mais en plus les fonds auraient été directement alloués par l’ambassadeur européen à plusieurs ONG internationales opérant dans le pays. Le ministère cite par exemple le Comité international de la Croix-Rouge ou le Danish Refugee Council.
Le Niger demande un audit sur la gestion des fonds
Les autorités dénoncent un « mépris des principes de transparences et de bonne collaboration » et annoncent avoir commandité un audit pour connaître « l’usage et la destination réelle » des financements.
Vu de Bruxelles, ces critiques sont une véritable « remise en cause » des modalités de gestion de l’aide humanitaire. Dans un communiqué publié samedi, l’Union européenne se dit en profond désaccord avec « les allégations et les justifications avancées par les autorités de transition » et assure que l’aide humanitaire est non seulement « essentielle » mais apportée de manière « neutre, impartiale et indépendante ». Elle rappelle donc son ambassadeur à Niamey « pour consultations » dénonçant « l’instrumentalisation de l’aide humanitaire à des fins politiques ».
La sortie du Niger suscite réactions et spéculations. Des sources diplomatiques soupçonnent Niamey de vouloir gérer directement la manne européenne et de chercher à faire pression en faveur du retour de l’aide budgétaire directe actuellement suspendue. Et ce, alors que le pays traverse depuis quelques mois une crise financière sans précédent.
Avec RFI