Les autorités guinéennes ont ordonné l’arrêt des exportations de bauxite issue de la mine de Boké. En cause, un différend avec GAC (Guinea Alumina Corporation) et sa maison-mère émirienne EGA chargée d’exploiter ce site, selon RFI.
Après l’arrêt des exportations de la bauxite décidé il y un mois, les autorités ont aussi décidé d’aller plus loin en gelant la semaine dernière le transport interne du minerai depuis la mine de Boké, jusqu’au port de Kamsar.
De leur côté, la GAC (Guinea Alumina Corporation) et sa maison-mère émirienne EGA, qui exploitent ladite mine de Boké, c’est l’incompréhension. Selon RFI, la société dénonce « des violations des obligations » de la compagnie nationale « sans justification » aucune, précise le minier.
La construction d’une raffinerie sur place, au cœur du conflit ?
Toujours est-il que, ce qui se joue autour de cette affaire, c’est que « les autorités guinéennes mettent la pression sur les Émiriens », glisse un connaisseur du dossier à RFI. Selon lui, les autorités reprochent à EGA de traîner les pieds sur la construction de la raffinerie d’alumine – l’aluminium est principalement extrait de la bauxite sous forme d’alumine – sur le territoire guinéen. Une condition qui était inscrite dans l’accord signé lors du rachat de la mine de Boké par EGA.
Le gouvernement guinéen souhaite en effet encourager les miniers à transformer sur place. Or, aujourd’hui, EGA exporte le minerai brut jusqu’à sa raffinerie d’al-Taweelah, aux Émirats arabes unis.
Environ 3 000 personnes travaillent sur le site de Boké pour une production l’année dernière de 14 millions de tonnes de bauxite. « Tout le monde a intérêt à un règlement du différend », dit à RFI un expert du secteur minier guinéen. Le gouvernement ne peut pas se permettre un plan social, et l’entreprise minière, elle, doit continuer de produire ».
Guinee28