On connait désormais les raisons de la convocation le 25 octobre dernier du chargé d’Affaires de l’Ambassade de la Côte d’Ivoire en Guinée par le ministre guinéen des affaires étrangères.
Cette convocation de Lambert Sob Esmel fait suites à des violences dont ont subi des femmes guinéennes vendeuses dans la rue à Koumassi, commune de la périphérie d’Abidjan, lors de leur arrestation brutale par la police ivoirienne de salubrité.
En effet, jeudi 21 octobre des agents se réclamant de la police de la salubrité ont arrêté plusieurs femmes d’origines guinéennes alors qu’elles vendaient dans la rue.
Selon les témoignages, elles ont été ensuite amenées de force dans un local de cette unité municipale, où certaines ont subi des violences insoutenables.
Dans une vidéo des plusieurs minutes largement partagée sur les réseaux sociaux, on aperçoit l’une des victimes avec des graves blessures sur le dos, les jambes et les hanches. En arrière-plan, la voix tremblante d’une proche dénonce ces violences dans un lieu qui s’emble être une clinique où la femme est soignée, réclamant l’intervention des autorités ivoiriennes. La dame explique que le mari de la victime aurait dû payer 40 000 francs CFA pour obtenir sa libération. « Nous nous battons pour vivre », déclare-t-elle, désespérée.
En réaction à ces violences, le chef de la diplomatie guinéenne a du convoqué le chargé d’Affaires de l’Ambassade de la Côte d’Ivoire en Guinée pour explications.
Au cours de l’entretien, le diplomate ivoirien a indiqué que son gouvernement a donné « des instructions pour que rapidement la lumière puisse être faite sur ces exactions et qu’en retour nous puissions contribuer à un règlement de cet incident si effectivement des dommages ont été commis. Nous avons compris que de tels incidents se sont répétés et il convienne que les autorités ivoiriennes soient informées pour que de telles choses ne se répètent plus. Nous sommes dans la dynamique de prendre les choses en main pour informer les autorités compétentes ivoiriennes à l’effet de permettre aux populations guinéennes qui vivent sur notre territoire de vivre en toute sécurité et dans la dignité », assure-t-il.
« Nos deux pays ont de très bonnes relations. Ce serait dommage que ce genre d’incidents viennent entacher cela. L’ambassade a pris les choses en main. Les deux femmes ont été prises en charge médicalement. On va essayer d’aplanir la situation en attendant que les autorités ivoiriennes prennent des dispositions », réplique Youssef Nana Téninké Diaré, cheffe de cabinet du ministère guinéen des Affaires étrangères.
Par Alpha Abdoulaye Diallo