Incarcéré à la prison civile de Kankan pour avoir brulé un portrait du chef de la transition, Dr Mohamed Dioubaté a été retrouvé mort dans sa cellule le 26 septembre. Sa mort suscite l’émoi et des interrogations après la sortie du préfet de Kankan menaçant quiconque s’en prendrait à l’image du général Mamadi Doumbouya.
Dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, le préfet de Kankan lors de l’inauguration d’une stèle en hommage au chef de l’Etat le jour anniversaire de l’indépendance de la Guinée mercredi. L’AFP a authentifié l’une de ces vidéos vendredi auprès de Kankan Infos TV.
« Le grand monument qui est là, en tant que préfet, représentant du pouvoir central, certains malfrats diront qu’ils le brûleront, le saliront, qu’ils y mettront des peintures ou des inscriptions pendant la nuit. Si nous attrapons une personne en train de brûler ces effigies, cette personne ira comme l’autre est allé » , a déclaré le préfet Kandia Mara en mandingue, lors de l’inauguration d’une stèle en hommage au président de la transition le 02 octobre, jour d’anniversaire de l’indépendance de la Guinée. Des vidéos de son intervention ont été largement publiées sur les réseaux sociaux.
Sa sortie est perçue par beaucoup d’internautes guinéens comme faisant référence au médecin Mohamed Dioubaté, arrêté pour avoir mis le feu à une effigie du général Doumbouya à un rond-point de Kankan début septembre et mort en prison à la fin du mois.
Les circonstances de son décès n’ont jamais été élucidées publiquement.
Pour Amnesty international, les autorités guinéennes « doivent mener sans délai une enquête indépendante sur les causes du décès du pédiatre ».
Plusieurs membres de la société civile demandent le départ du préfet et sa poursuite en justice. Cette déclaration est la preuve éloquente qu’il est responsable de l’assassinat de Dr Dioubaté et ça prouve à suffisance que la justice ne représente plus rien aux yeux des autorités de la transition », estime Alpha Bayo. Les propos du préfet projettent « l’image d’un pouvoir tyrannique », renchérit Ange Gabriel Haba.
Par Alpha Abdoulaye Diallo