Comme disent les historiens, « L’histoire est écrite par les vainqueurs ». Les guinéens ont su s’inscrire dans cette perception traditionnelle pour fêter, célébrer, glorifier, exalter, vanter, commémorer, honorer la souveraineté nationale acquise le 2 octobre 1958.
Au-delà des cérémonies mondaines de l’Etat et ces institutions administratives, c’est une célébration coutumière qui s’est exportée dans les différents quartiers de la capitale et de l’intérieur du pays.
C’est comme les sentiments qu’avaient suscités la date du 28 septembre 1958 et l’enthousiasme qu’avaient exalté nos devanciers à cette époque.
Une période importante dans l’histoire de notre pays et qui marque la naissance d’un État souverain dirigé désormais par ses fils et filles et sans aucun assujettissement exogène. Plus d’un demi-siècle après, les nouvelles générations cherchent à s’approprier cette date anniversaire conquise par la lutte pacifique et obtenue dans la démarche démocratique issue des urnes le 28 septembre 1958.
C’est une occasion des festoyer. A chaque date du 2 octobre, nombreux contemporains cherchent à se divertir, mais sans oublier la douleur de la domination qui a provoqué des plaies importantes, sales et non cicatrisées, malgré le changement de régime le 3 avril 1984 et les autres parenthèses ouvertes puis refermées du 3 décembre 2008 au 3 décembre 2009, de janvier à décembre 2010 puis de décembre 2010 à septembre 2021.
Ces périodes sombres de l’histoire de la Guinée souveraine rappellent, à quelques exceptions près, celle de son histoire coloniale.
D’autres compatriotes expriment à travers cette journée du 2 octobre leur joie et rallument la flamme patriotique par le port de t-shirts gadgétisés du tricolore guinéen, ou des pagnes cousus et stylisés à l’effigie du logo officiel de la République, ou encore des casquettes et des bracelets spécifiés par le génie des couturiers et modélistes qui en font leur l’art et leur gagne-pain.
Ils s’emparent de tout l’univers artistique en créant plus de modèles avec beaucoup plus de créativité des nouvelles technologies par l’image. Du style de tout genre suite aux tendances du moment pour drainer du monde à s’immiscer dans la fête d’indépendance.
Le développement de l’image et de la mode facilite le partage des cultures pendant la fête d’indépendance avec la créativité des nouvelles tendances, de nouveaux styles de tout genre qui composent notre univers par ces temps de mondialisation. C’est tout à fait normal. Le temps de la fête, Conakry, en l’occurrence, devient un centre de divertissement pour la jeunesse avec les nouveaux tubes qui occupent le hit-parade guinéen, africain et mondial.
Et durant le 2 octobre béni, les plus belles images et les émotions fortes vont meubler la journée des fêtards. Cela, pour démontrer que les Guinéens d’aujourd’hui ont en commun un rôle à jouer pour dessiner de nouvelles directives, exprimer de nouvelles voix, imprimer de nouveaux styles et des univers propres à eux pour «vivre ensemble en fraternité», tel que l’a rêvé et réussi Martin Luther King, et promouvoir une belle et saine image de leur pays, notre pays, qui peut et doit continuer à inspirer ses voisins de l’Ouest -africain et d’ailleurs dans le reste du monde comme il l’a fait en prenant en main son destin en 1958.
Vive le 2 octobre !
Par Ahmed Tidiane Diallo, journaliste