Alors que les magistrats comptent passer à la vitesse supérieure en organisant des manifestations à Conakry le 7 et 12 septembre 2023, pour disent-ils, dénoncer la tentative de musellement de la justice guinéenne par le ministre Alphonse Charles Wright, ce dernier menace de sévir.
De retour de la RDC, le garde des sceaux a dénoncé un sabotage de la justice. Il dit attendre le rapport de l’inspection des services judiciaires pour prendre la mesure qui s’impose.
« Lorsqu’on veut aller en grève, on informe une autorité pour dire que je veux aller en grève, quand on veut aller en grève on peut quand-même donner un préavis de grève, quand on veut aller en grève on a quand-même un certain nombre de revendication qu’on pose en amont. Mais si on laisse tout ça sachant bien qu’on est magistrats pour dire fermer les cours et tribunaux, on prendra des dispositions sur le plan institutionnel, c’est clair. Tous les magistrats qui n’ont pas pu faire des vacations en bonne et due forme et selon le calendrier qui a été établi, j’ai déjà confié le travail à l’inspection des services judiciaires. Demain on fera le compte-rendu de ça, je prendrai la mesure qui s’impose », a-t-il prévenu.
Depuis plusieurs semaines, un mouvement de débrayage paralyse la Justice guinéenne. A l’origine de cette crise, la suspension le 16 août dernier, par le garde des Sceaux, de deux magistrats dont le substitut du procureur du tribunal de première instance de Labé Cé Avi Gamy et Moussa Camara, juge au niveau de cette juridiction.
Alphonse Charles Wright leur reproche des fautes professionnelles dans une affaire judiciaire qu’ils ont évacuée au TPI de Labé. Suite à cette décision, l’association des magistrats de de Guinée (AMG) a appelé ses membres à déserter les cours et tribunaux pour obliger le ministre à revenir sur sa décision. Le bras de fer continue!
Par Mariam Bâ