Au Burkina Faso, un camion de transport a sauté dimanche sur un engin explosif improvisé dans la province du Sanmatenga. Une autre attaque a visé un convoi de vivres sur l’axe Dablo-Kelbo, à une cinquantaine de kilomètres de Barsalogho.
Le Burkina Faso a vécu une journée noire, dimanche 8 septembre. Le gouvernement burkinabè a annoncé la mort de 29 personnes à la suite de deux attaques perpétrées dans le nord du pays. Des sources sécuritaires avaient auparavant fait état d’un bilan d’au moins 20 morts.
« Ce dimanche 8 septembre, un camion de transport a sauté sur un engin explosif improvisé sur l’axe Barsalogho-Guendbila dans la province du Sanmatenga. Le bilan provisoire fait état de quinze morts et de six blessés qui ont été évacués dans les centres de santé pour une prise en charge appropriée », a affirmé le porte-parole Remis Fulgance Dandjinou dans un communiqué. Une source sécuritaire avait indiqué que les victimes étaient en majorité des commerçants.
À une cinquantaine de kilomètres de Barsalogho, « une attaque a été perpétrée par des terroristes ce dimanche contre un convoi de vivres sur l’axe Dablo-Kelbo. Cette attaque a entraîné le décès de quatorze civils et des dégâts matériels importants », a ajouté le porte-parole dans un autre communiqué. Selon un élu local de Barsalogho, joint par l’AFP, « une dizaine de conducteurs de triporteurs ont été tués » dimanche, précisant que les individus armés ont visé un convoi de triporteurs chargés de vivres pour les populations déplacées de Dablo et Kelbo.
Des renforts militaires déployés
« Des renforts militaires ont été déployés et des opérations de ratissage sont en cours. Ce drame intervient alors que des importants efforts de sécurisation sont en cours dans cette région », assure le porte-parole du gouvernement.
Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe État islamique. Depuis début 2015, les attaques jihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le Nord et l’Est, ont fait plus de 570 morts, selon un décompte de l’AFP.
« Les jihadistes exploitent les griefs des populations locales »
« Les jihadistes s’implantent dans des régions rurales dans lesquelles l’État est absent et recrutent parmi ces populations rurales grâce à cela ou grâce aux actions de l’armée et des administrations parfois assimilées aux ennemis des ruraux. Ils savent très bien exploiter les griefs des populations dans ces zones », explique Wassim Nasr, journaliste spécialiste des questions jihadistes à France 24.
L’armée burkinabè, qui subit de lourdes pertes – l’attaque la plus meurtrière a fait 24 morts en août – semble incapable d’enrayer les attaques, tandis que la menace, d’abord concentrée dans le Nord, touche plusieurs autres régions du pays, dont les régions de l’Est et de l’Ouest.
Ces attaques ont provoqué des exodes de populations, notamment dans le Nord. Des camps de déplacés sont situés près de certains centres urbains.
AFP