Les corps de 23 nouveau-nés avaient été découverts emballés dans des sachets au cimetière municipal de Gagnoa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Dans le pays, il n’est pas rare de trouver des bébés sans vie, abandonnés dans la nature suite à des avortements clandestins ou des fausses couches. Mais c’est bien la première fois que les autorités de la ville sont confrontées à autant de corps en même temps et au même endroit.
D’après une source proche de l’enquête, les corps des 23 nouveau-nés ont été découverts en deux fois au cimetière municipal de Gagnoa. Treize d’abord, mercredi dernier, par le gardien des lieux. Puis les dix derniers ont été retrouvés en état de décomposition ce vendredi 26 juillet après que l’odeur a perturbé une cérémonie d’enterrement en cours.
Selon cette même source, et après analyse médicale, les cadavres ont été retrouvés dans un état de dégradation similaire, ce qui laisse penser aux enquêteurs que les bébés étaient conservés ensemble, avant leur dépôt au cimetière.
Ils ne présentaient aucune marque de violence ou de mutilation. Pour certains, le cordon ombilical et un bandage au nombril étaient encore apparents. Les investigations ne déterminent pas encore si les morts ont eu lieu avant ou après accouchement, mais la thèse de décès suite à des avortements ou des fausses couches reste sur la table.
L’IVG est interdite en Côte d’Ivoire
L’interruption volontaire de grossesse étant interdite en Côte d’Ivoire, l’adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé reconnait que des corps de nouveau-nés enterrés ou abandonnés ont déjà été constatés après des avortements clandestins. Mais c’est la première fois qu’on en découvre dans un nombre aussi important. Ce qui implique nécessairement la complicité d’un personnel médical de l’hôpital ou des cliniques de la ville.
Actuellement, la police fait le bilan des nouvelles naissances dans la ville, officielles et officieuses, afin d’identifier les femmes qui auraient pu accoucher de ces bébés.
RFI