Dans quelques jours la Guinée va célébrer les « 60 » ans de son indépendance. Mais si les t-shirts Guinée60 commencent à envahir la capitale guinéenne, Conakry, marquant la « gloire » de ces années de souveraineté, y a-t-il quoi à fêter vraiment ?
104e sur 180 pays au monde dans le classement 2018 de la liberté de la presse fait par reporter sans frontière,140e sur 156 pays dans le classement 2018 des pays les plus heureux dans le monde fait par l’ONU,40eplace sur 53 en Afrique,175e sur 189 pays au monde dans le classement 2018 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) portant sur l’indice du développement humain…, ou encore avant dernier en Afrique selon le rapport 2018 sur la vitesse de téléchargement par pays dans le monde de la Worldwide Broadband Speed League, la Guinée est toujours à la traîne.
Loin de ces classements mondiaux qui ont toujours été des sujets à polémique dans le pays, prés de huit mois après les élections communales, les élus locaux attendent encore leur installation dans les communes. Que dire des élèves qui sont contraints de rester à la maison en attendant une entente entre le gouvernement et le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée ?
Soixante ans, oui, a priori ça se fête, mais comment s’en réjouir quand les lois sont violées à longueur des journées par ceux qui sont censés de les faire respecter ? Comment s’en réjouir quand les détournements et l’affairisme touchent le plus haut sommet de l’Etat ? Comment s’en réjouir quand la jeunesse est condamnée éternellement au chômage, quand les hôpitaux sont des mouroir, les routes de l’enfer ? Et la pauvreté et les saletés et la dégradation éhontée de nos édifices publiques ?
Par Alpha Abdoulaye Diallo