Politique
Violence à Kintinia: le Bloc Libéral dénonce le pouvoir (déclaration)
Published
7 ans agoon

Alors que dans une déclaration le gouvernement guinéen, qui a réitéré son soutient à la société Ashanti Gold de Guinée dans le conflit qui l'oppose aux habitants de Kintinia au tour d’une mine d’or, le Bloc Libéral de Faya Millimono a vivement condamné les violences qui se poursuivent entre la population et les forces de l’ordre. (Déclaration)
Le Bloc Libéral est vivement préoccupé par les différentes formes de violences qui sévissent dans tout le pays et en particulier par la situation qui prévaut dans l’agglomération rurale de Kintinia, Préfecture de Siguiri. Cette préoccupation fait suite à la violence en cours dans cette localité, qui met aux prises les forces de défense et de sécurité, d’une part, et la population civile, de l’autre.
Située à 25 km de Siguiri centre, cette localité très riche en or, est habitée par des populations qui vivent, depuis plus d’un siècle, de l’orpaillage traditionnel, de l’agriculture et de l’élevage. Pour élargir le domaine d’exploitation de la Société Ashanti Gold de Guinée (SAG), les pouvoirs publics ont tout d’abord décidé d’interdire l’exploitation artisanale de l’or.
Ensuite, ils ont décidé d’autoriser, en violation du Code minier en vigueur, l’exploitation industrielle de la zone appelée « Area one », malgré l’opposition des populations qui y habitent. Il faut dire au passage que la zone appelée « Area one » est une partie du village de Kintinia, située au Nord Ouest, et composée de 314 concessions dont 239 déjà habitées. Dans la même zone, on dénombre une école primaire privée de 5 salles de classe, une école primaire publique de 7 salles de classe – les bureaux et les logements pour les enseignants, une école franco-arabe de 3 salles de classe, une antenne téléphonique, un terrain de football, un espace public prévu pour la construction d’une mosquée et des parcelles non encore mises en valeur. Pourtant, l’article 111 du Code minier guinéen en vigueur est précis :
« … Des périmètres de dimensions quelconques, à l’intérieur desquels la reconnaissance, la recherche et l’exploitation des substances minières ou de carrière sont soumises à certaines conditions ou simplement interdites, peuvent être établis partout où l’intérêt général, notamment pour la protection des édifices et agglomérations, des lieux de culte ou de sépulture, points d’eau, zones côtières, voies de communication, ouvrages d’art et travaux d’utilité publique, sans que le titulaire ne puisse réclamer le paiement d’une quelconque indemnité à cet effet….Aucun travail de prospection, de recherche ou d’exploitation de substances minières ou de carrière ne peut être ouvert, sans autorisation, à la surface et dans un rayon de cent mètres :
- autour des propriétés closes de murs ou d’un dispositif équivalent, villages, groupes d’habitations, puits, édifices religieux, lieux de sépulture et lieux considérés comme sacrés, sans consentement du propriétaire ;
- de part et d’autre des voies de communication, conduites d’eau, et, généralement, à l’entour de tous travaux d’utilité publique et ouvrage d’art…»
Au mépris de cet article, les pouvoirs publics, toujours en violation des lois en vigueur, ont décidé de déployer des militaires, des gendarmes et des policiers pour déguerpir les populations de la zone. Cette opération de déguerpissement a donné lieu à des pillages, blessés par balles, vole de biens et à des nombreux dégâts matériels.
En effet, une équipe des missionnaires envoyés sur les lieux par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation suivant Ordre de Mission No 125/MATD/CAB/2015, pour la sensibilisation et la négociation domaniale de la zone dénommée « Area one », dénonce, dans sa conclusion, les pouvoirs publics et la SAG en ces termes :
«…Malheureusement, les résultats enregistrés [de la politique de décentralisation] ont été minces à cause souvent des dérapages des autorités administratives qui outrepassent leurs prérogatives causant ainsi du tort aux populations dont elles ont pourtant la charge de gérer selon les lois et principes établis par le pays.
Les différentes interventions ont montré que les relations entre la SAG et les communautés riveraines ont souvent été difficiles. Le contenu des textes concernés (Code minier et Code des collectivités) n’est pas suffisamment pris en compte pour résoudre les problèmes dans le cadre de la gestion des ressources minières. Les kintiniankas pensent [à raison] que la SAG doit respect et considération à leur cadre de vie, leur identité, leur passé, leur présent et leur futur ; ce qui pourra favoriser des relations positives entre eux et cette société »
Cette situation rappelle malheureusement les massacres des populations innocentes de Zoghota, Saoro, Siguiri, N’Zérékoré, Womey, etc. Elle témoigne d’une culture de violence d’Etat qui s’en racine dans notre pays, et qui interpelle toute personne éprise de justice et de paix à travailler pour y mettre fin. Ces scènes de violence d’Etat, devenues banales en République de Guinée, se sont toujours passées en violation des textes des lois en vigueur dans notre pays.
Le Bloc Libéral condamne ces violences que les pouvoirs publics font exercer sur les populations innocentes dont ils ont pourtant la noble mission de protéger.
Le Bloc Libéral témoigne sa solidarité aux populations de Kintinia et promet d’explorer les voies de recours devant les juridictions compétentes pour faire respecter leurs droits.
Fait à Conakry le 11 Décembre, 2015
Le BLOC LIBERAL
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La Guinée renoue avec la violence suite à l’arrestation musclée de trois leaders du FNDC
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Juil 6, 2022
La capitale guinéenne a renoué avec la violence depuis hier soir, suite à l’arrestation musclée d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè (coordinateur national du FNDC), Djani Alfa (artiste rappeur et membre du FNDC) et Billo Bah (responsable de la mobilisation du FNDC).
Ces trois leaders de ce front qui a lutté contre le troisième mandat d’Alpha Condé ont été arrêtés alors qu’ils étaient en conférence de presse un peu plutôt dans la journée au siège du front par des agents de la BRB, pour « injures et outrage à magistrat ». Ils ont été conduits ensuite à la Direction centrale de la police judiciaire, où ils ont passé leur première nuit en garde à vue. Aujourd’hui, ils vont être déférés devant un parquet de Conakry.
Aussitôt leur arrestation, des manifestations ont éclaté dans plusieurs quartiers à Conakry, notamment sur l’axe le Prince.
Un jeune homme aurait été touché par balle hier nuit. Il a été admis dans une clinique, selon nos confrères de mosaiqueguinée, qui souligne que son état serait critique.
Ce mercredi matin, la tension reste palpable dans la capitale.
Plusieurs acteurs politiques et de la société civile ont dénoncé leur arrestation avant d’exiger leur libération sans condition et sans délai.
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« Le Mali n’oubliera pas la solidarité agissante de SE le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, chef de l’Etat dd la République de Guinée, qui conscient de la profondeur des liens séculaires de fraternité qui unissent nos deux peuples, a pris la décision courageuse de permettre au Mali d’avoir une ouverture sur le monde à partir de ses ports », a déclaré le colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation dans un communiqué.
Par Guinee28
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Transition : l’ultimatum de la Cedeao à la junte guinéenne
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2 jours agoon
Juil 4, 2022
Si la Guinée a, une nouvelle fois, échappé aux sanctions de la Cedeao, le pays reste sous la menace des dirigeants ouest-africains qui donnent aux autorités guinéennes au plus tard le 1er août 2022, pour parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la transition. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières seront appliquées ainsi que des sanctions ciblées, préviennent-t-ils à l’issue du 61ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao qui s’est tenu dimanche 03 juillet à Accra, au Ghana.
Ci-dessous l’extrait du Communiqué final du sommet sur la Guinée.
« - Sur la Guinée, les Chefs d’Etat et de gouvernement réitèrent leur position en jugeant que le calendrier de transition de 36 mois annoncé par les Autorités guinéennes est inacceptable.
- Les Chefs d’Etat et de gouvernement prennent acte de la décision des autorités de transition d’ouvrir un dialogue national qui a débuté le lundi 27 juin 2022 sous l’égide du Premier ministre.
- Les Chefs d’Etat et de gouvernement prennent acte de la démission du Dr Mohammed Ibn Chambas en tant que Médiateur de la CEDEAO en Guinée. En conséquence, les Chefs d’Etat et de gouvernement nomment Son Excellence Yayi BONI, ancien Président de la République du Bénin en tant que nouveau Médiateur de la CEDEAO en Guinée.
- Les Chefs d’Etat et de gouvernement demandent au Médiateur de travailler avec les Autorités de transition pour parvenir à un calendrier de transition acceptable pour la transition au plus tard le 1er août 2022. Passé ce délai, des sanctions économiques et financières seront appliquées ainsi que des sanctions ciblées
- Les Chefs d’Etat et de gouvernement décident de maintenir la suspension de la Guinée de tous les organes de décision de la CEDEAO.
- Les Chefs d’Etat et de gouvernement décident de rester saisis de la situation au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. »
Par Mariam Bâ
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