Afrique
Union européenne-Afrique: un avenir commun
Published
5 ans agoon


Par Jean-Claude Juncker et Nkosazana Dlamini-Zuma
Face aux défis du 21e siècle, l’Afrique et l’Europe ont plus de sujets qui les unissent que de sujets qui les divisent. Nous partageons une histoire commune vieille de plusieurs millénaires. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons travailler ensemble à la construction de notre avenir commun et relever conjointement les grands enjeux mondiaux de notre époque.
Nous connaissons bien les avantages que la coopération apporte à chacun de nos deux continents. Le parcours qu’a suivi l’Europe depuis les ravages de 1945 pour se transformer en une Union forte de plus d’un demi-milliard de citoyens, fondée sur des valeurs communes et visant à favoriser la paix et la prospérité est bien connu de tous. Tout le monde sait aussi comment l’Afrique s’est libérée du joug colonial pour accéder à son indépendance et parvenir à une plus grande intégration par la création de l’Union africaine (UA). Chacun de nos deux parcours vers l’intégration est loin d’être achevé, mais en travaillant ensemble nous pourrons nous aider mutuellement, forgeant des relations plus fortes, tirant les leçons de nos expériences respectives et bâtissant une croissance durable pour nos citoyens. Nos deux institutions, la Commission de l’Union africaine et la Commission européenne, travaillent de concert pour contribuer à l’avancement de ce processus.
Une croissance et un développement durables et inclusifs à la fois pour l’Afrique et pour l’Europe ne peuvent qu’être bénéfiques pour tous. C'est précisément la raison pour laquelle, lors du dernier sommet Union Européenne(UE)-Afrique, les dirigeants africains et européens ont placé le développement humain au cœur de notre coopération. La population africaine s’accroît rapidement. D’ici à 2035, le nombre de jeunes Africains, hommes et femmes, qui entreront sur le marché du travail dépassera celui du reste du monde. La participation pleine et égale des femmes est indispensable. Comme le reconnaît l’Agenda 2063 de l’Union africaine, aucune société ne peut atteindre son plein potentiel sans accorder davantage d’autonomie aux femmes et sans éliminer tous les obstacles à leur entière participation à tous les domaines de l’activité humaine. Afin de profiter pleinement des avantages du dividende démographique, l’Afrique doit, le plus rapidement possible, mettre en œuvre les politiques définies dans l’Agenda 2063.
Nous savons que le développement ne peut être durable que si les sociétés sont stables et sûres. Nous savons aussi que la sécurité sera compromise s'il n'est pas donné à tous d'avoir les mêmes chances d'accéder aux avantages qu'offre un développement durable. Cela est d’autant plus vrai alors que des groupes terroristes ciblent une jeunesse désenchantée et souvent sans emploi. Ces groupes tentent de détruire le pluralisme de nos sociétés en répandant des idéologies sectaires et violentes. Nous devons veiller à ce que tous les citoyens, et en particulier les jeunes, trouvent leur place dans la société et que chacun se voit donner les moyens de réaliser son plein potentiel.
La sécurité ne peut exister sans la justice, la démocratie, l’État de droit, la bonne gouvernance et le respect effectif des droits de l’homme pour tous les individus et pour toutes les communautés. L’année 2016 est l’année africaine des droits de l'homme; elle met cette fois plus particulièrement l’accent sur les droits des femmes. L’Union européenne a également désigné 2016 comme une année de militantisme et de campagnes mondiales en faveur des droits de l’homme. C’est l’occasion pour nous tous de joindre nos efforts et de renforcer notre collaboration en faveur de l’architecture africaine de la gouvernance et du respect des droits de l’homme universellement reconnus. L’Afrique peut être fière d’avoir l’un des cadres les plus forts en matière de droits de l’homme dans le monde. D’ici à la fin de 2016, nous devrons veiller à ce que tous les États membres aient ratifié l’ensemble des conventions relatives aux droits de l’homme.
L’architecture africaine de paix et de sécurité a pour but de permettre à l’Afrique de gérer sa propre paix et sa propre sécurité. Cela est dans notre intérêt commun et l’Union européenne est prête à poursuivre son soutien à cet objectif. Le travail qui a été fait dans des pays comme la Somalie, la République centrafricaine et le Mali en témoigne. La facilité de soutien à la paix pour l’Afrique a été l'élément fondateur d’un engagement commun de l'Union européenne et de l'Afrique pour donner à l’Afrique les moyens de développer et d’utiliser ses propres capacités afin de mener à bien un indispensable travail de médiation, prévenir les conflits et garantir la paix. Face à la connexité des menaces mondiales et des crises régionales majeures, il est essentiel d'avoir une Union africaine forte et résiliente.
La crise migratoire que nous connaissons actuellement, partiellement enracinée dans des conflits violents, plaide incontestablement pour un renforcement de la coopération. L’Europe est confrontée à un afflux sans précédent de réfugiés et de demandeurs d’asile. En Afrique également, de nombreuses personnes prennent la route, quittant leurs villages pour les villes, pour les pays voisins et parfois pour l’Europe. Ces déplacements sont essentiellement motivés par la peur et par l’espoir. La peur des conflits et de la pauvreté, l’espoir de la paix, de la sécurité et de nouvelles perspectives. Nous devons nous occuper à la fois des peurs et des espoirs. Si nous voulons garantir l’intégration, nous devons gérer la mobilité humaine. Nos deux Commissions continueront à collaborer sur les questions de migration et la mobilité. Nous travaillerons de concert pour lutter contre les causes profondes des migrations illégales, favoriser la mobilité et la migration de la main-d’œuvre, réduire le coût des envois de fonds, renforcer la protection internationale, faciliter les retours et lutter contre le trafic d'êtres humains.
L’optimisme est de mise – et à juste titre – quant à l’avenir du continent africain. Pendant plus d’une décennie, l’Afrique a connu une croissance économique soutenue. Elle est devenue de plus en plus attrayante pour les entreprises. Les échanges avec l’Union européenne ont augmenté de 50 % depuis 2007. Environ 40 % des exportations de l’Afrique sont constituées de produits transformés et ces exportations génèrent un excédent commercial important en faveur de l’Afrique. L’UE demeure son principal partenaire commercial. Les investissements des entreprises européennes et de leurs filiales en Afrique s’élèvent au total à plus de 200 milliards d’euros par an, ce qui fait de l’UE le premier partenaire de l’Afrique dans ce domaine. Les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique et l’UE peuvent encore être améliorés par une coopération plus étroite, une coordination politique et la conclusion des négociations de l'OMC. L’Europe reste également le principal partenaire de l’Afrique en matière de développement avec une Aide publique au développement qui atteint plus de 20 milliards d’euros chaque année
Cependant, la poursuite de la croissance ne peut être considérée comme acquise. La baisse des prix du pétrole et d’autres matières premières, ainsi que l’affaiblissement de la demande chinoise comme celle d’autres économies émergentes se traduiront par des effets négatifs. La dépendance de l'Afrique aux exportations de matières premières la rende vulnérable aux baisses de la demande sur les marchés étrangers, d’où la nécessité de l’industrialisation comme facteur de valeur ajoutée
Nos deux Commissions travaillent ensemble pour promouvoir l’industrialisation, la diversification et l’accroissement de la valeur ajoutée. Nous œuvrons de concert pour encourager les investissements dans les infrastructures africaines, faciliter les transferts de technologies et intensifier la recherche et le développement en commun. Dernier point, mais non des moindres, nous travaillons ensemble pour développer l’agriculture afin de promouvoir une croissance économique durable et inclusive. C’est pourquoi la création d’une zone continentale de libre-échange, qui favorise le commerce libre et équitable, est si importante.
Nos Unions, nos deux continents, sont confrontés à des défis communs. Du changement climatique à la migration ou de la mise en place d’une croissance économique durable à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ce sont là autant de défis que nous devons relever ensemble. Nous savons bien que nous sommes plus forts lorsque nous travaillons main dans la main. C'est avec ces objectifs bien présents à l’esprit, que nous entamons les préparatifs du 5e sommet UE-Afrique qui se tiendra en Afrique en 2017.
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“Je suis fier d’être le 1er président démocratiquement élu de notre histoire à transmettre le pouvoir”
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Fév 22, 2021

Au Niger, le président sortant Mahamadou Issoufou se dit fier d'être "le premier président démocratiquement élu de notre histoire à pouvoir passer la main à un autre président démocratiquement élu".
"La transition est en cours. La passation pacifique qui a fait défaut au Niger depuis des décennies va avoir lieu. C'est un événement majeur dans la vie politique de notre pays", ajoute-t-il.
Hier dimanche, sept membres de la Commission électorale nigérienne ont été tués dans l'explosion de leur véhicule. Un drame qui témoigne du contexte d'insécurité et de violences dans lequel est organisé le second tour d'une présidentielle historique au Niger entre le favori Mohamed Bazoum, fidèle du sortant Mahamadou Issoufou, et l'opposant Mahamane Ousmane, ancien président.
Pour la première fois un président élu succèderait à un autre président élu, Mahamadou Issoufou qui a accompli deux mandats successifs.
Guinee28
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Coronavirus: l’Afrique franchit officiellement la barre des 100 000 morts
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1 semaine agoon
Fév 19, 2021

L'Afrique, qui subit une seconde vague de coronavirus, a passé la barre des 100 000 morts depuis le début de la pandémie. Mais le bilan sur le continent pauvre d'1,2 milliard d'habitants est sans doute bien plus élevé comme peut l’illustrer l’exemple sud-africain.
Les 54 pays de la région totalisent 100 000 décès (pour 3 793 660 cas déclarés), selon un comptage de l'AFP. La région, relativement épargnée, est la dernière, outre l'Océanie, à atteindre ce seuil franchi en avril par l'Europe. Mais ces chiffres se fondent uniquement sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays et ne reflètent qu'une fraction du total réel de contaminations.
« Beaucoup de pays ont essentiellement des tests PCR, dans les capitales. Et plus on s'éloigne des centres urbains, moins il y a de tests», explique l'épidémiologiste Emmanuel Baron, de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) présente en Afrique.
Et cette maladie peut passer « inaperçue », rappelle-t-il, avec des cas asymptomatiques ou des symptômes facilement confondus avec d'autres.
Pays le plus touché du continent africain par le covid-19, l'Afrique du Sud pourrait avoir largement sous-estimé le nombre de cas et de morts, rapporte notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson. Entre mai 2020 et février 2021, une surmortalité de 140 000 décès a été comptabilisée par le Conseil sud-africain de la recherche médicale. Ce sont deux courbes, superposées: celle de la mortalité liée au Covid dessine une petite bosse quand surgit une vague épidémique. Tandis qu'au même moment la courbe de la surmortalité bondit, sans être attribuée au Covid.
La moitié de la population sud-africaine contaminée
Pourtant, il ne fait aucun doute, ces décès sont liés à la pandémie estime le Conseil sud-africain de la recherche médicale. Problème, les personnes décédées ne sont pas automatiquement testées au covid-19. Et il est impossible pour le moment de distinguer les victimes directes du Covid, et les victimes collatérales d'un système hospitalier surchargé.
Selon une étude statistique de l'assureur Discovery, environ 90% de cette surmortalité est imputables au Covid-19, soit 120 000 morts. Loin, très loin des bientôt 49 000 morts officiellement déclarés.
Autre découverte, confortée par une étude sur les anticorps réalisée par le centre national du sang : la moitié de la population sud-africaine aurait déjà été contaminée au Covid-19.
L'Afrique du Sud a lancé sa campagne de vaccination cette semaine et espère vacciner 67% de sa population d'ici la fin de l'année pour atteindre l’immunité collective.
AFP
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Le Tchadien Moussa Faki réélu à la tête de la présidence de la Commission de l’UA
Published
3 semaines agoon
Fév 8, 2021

Moussa Faki Mahamat a été réélu à la présidence de la Commission de l’Union Africaine (CUA) samedi 06 février 2021.
L’ancien Premier ministre tchadien était l’unique candidat à sa propre succession.
« J'ai été profondément touché par le vote de confiance historique et écrasant des États membres de l'UA de 51 voix sur 55 en vue de la prolongation de mon mandat à la tête de la Commission de la CUA pour une nouvelle période de 4 ans », a-t-il déclaré, après le vote.
La Rwandaise Monique Nsanzabaganwa qui a écrasé ses challengers de Djibouti et de l’Ouganda sera son vice-président.
Il faut rappeler que la présidence de l’UA sera dirigée cette année par le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi.
Par Guinee28
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