En Guinée-Bissau, 41 millions d’euros auraient été retirés, sans raison, des caisses de l’Etat au début de ce mois de mai. La justice s’y intéresse de près. Le procureur général, Sedja Mam, pointe du doigt le ministère de l’Economie et des Finances qu’il soupçonne d’avoir facilité ces transactions douteuses. Il a ordonné la fermeture de tous les comptes de l’Etat et ouvert des enquêtes. Plusieurs hauts responsables politiques sont interdits de quitter le pays.
Le procureur général, Antonio Sedja Mam, dit qu’il ne ménagera aucun effort pour retrouver les fonds indûment retirés des comptes de l’Etat. Ainsi, huit membres du gouvernement dissous dont le Premier ministre, Carlos Correia, sont interdits de quitter le pays.
« Depuis la semaine dernière, des membres du gouvernement qui devaient prendre part à certains événements internationaux n’ont pas pu le faire. Nous avons, par exemple, une réunion de la Banque islamique de Développement au cours de laquelle il était prévu de rencontrer certains partenaires qui nous appuient, eh bien cela n’a pas été possible. Nous avons également la réunion de la Banque africaine de développement, en Zambie ; le gouvernement ne pourra pas non plus y participer », a déclaré Geraldo Martins, ministre de l’Economie et des Finances.
Le ministre des Finances, principal suspect dans cette affaire, a balayé d’un revers de main les accusations portées contre l’institution qu’il dirige. Il dit avoir saisi la Cour suprême pour lever le gel des comptes publics.
« Nous avons saisi la Cour suprême pour annuler la décision du procureur général », a fait savoir Geraldo Martins.
Une source proche du ministère des Finances a indiqué, à RFI, que la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) gèle automatiquement tous les comptes de l’Etat chaque fois qu’il y a une situation d’instabilité politique dans le pays.
RFI