« Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir », c’est le titre glaçant du communiqué publié lundi 21 juillet par la Société Des Journalistes (SDJ) de l’AFP, l’Agence France Presse. Elle travaille avec 10 journalistes toujours dans l’enclave palestinienne. Ils sont nos yeux au péril de leur vie puisque depuis bientôt deux ans, la presse internationale n’a pas le droit d’entrer à Gaza.
Certains ont perdu leurs familles dans les bombardements de l’armée israélienne et aujourd’hui, tous souffrent de la faim. L’AFP tente, en vain pour l’instant, de faire évacuer ces 10 journalistes pigistes et leurs familles. Leur force les quitte et leurs appels au secours sont déchirants. « Voir des collègues tués dans un conflit, c’est arrivé, voir des collègues petit à petit risquer de mourir de faim, ça, c’est beaucoup plus rare, voire inédit », raconte Emmanuel Duparcq, président de la Société des Journalistes de l’AFP.
« Plus ça va et moins ils ont accès à l’eau potable. Il y a très peu de choses sur les marchés et quand il y a quelques éléments, ça peut être un peu de farine, quelques légumes, c’est devenu complètement hors de prix. Du coup, la famine s’installe et aujourd’hui, on arrive à un point où ceux qui travaillent pour nous nous disent : ‘on n’a même plus la force, on n’a plus rien à manger, on n’a même plus la force de se lever pour aller prendre une photo, tourner une vidéo ou interviewer des gens' », explique Emmanuel Duparcq.
« Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas »
« Quand on sait qu’on s’adresse à des gens qui peuvent mourir de faim d’un jour à l’autre, d’une semaine à l’autre, on se dit qu’il faut tout tenter, estime le président de la Société des Journalistes de l’AFP. Et il faut absolument qu’au moins les responsables politiques concernés aient ce message et en aient connaissance et agissent en connaissance. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas ».
D’après Reporters sans frontières, plus de 200 journalistes ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. « Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », alerte RSF.
Avec radio France