Quatre présidents ouest-africains démarcheraient auprès de François Hollande pour obtenir la libération de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, incarcéré depuis novembre 2011, à La Haye (Pays-Bas), sous l’accusation de crimes contre l’humanité, révèle le monde.
Selon nos confrères, il s’agirait du Guinéen Alpha Condé, du Nigérien Mahamadou Issoufou, du Malien Ibrahim Boubacar Keïta et du Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.
La demande de ces présidents, transmise de manière orale se fonde sur l’âge avancé de M. Gbagbo, 72 ans le mois prochain, et une durée du procès qui devrait s’étirer encore sur des années. En plus de cela, s’ajoute la mort en prison de Slobodan Milosevic, en 2006 à La Haye, où le président serbe était jugé pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Et des considérations personnelles et historiques.
Déjà, en marge du sommet Afrique-France qui s’est tenu en janvier à Bamako, puis lors de récents passages à Paris, ces quatre chefs d’Etat africains avaient parlé du cas Gbagbo au président français. « Alpha Condé a évoqué cette situation avec moi. Rien de plus », a confirmé M. Hollande au Monde.
Alpha Condé qui est en visite d’Etat à Paris depuis mardi doit formuler la dernière demande de « libération conditionnelle » de Gbagbo à M. Hollande.
Mais à Abidjan, la position de la présidence de la République reste inchangée : « Nous ne voyons pas, à ce stade, de raisons qui pourraient justifier une liberté conditionnelle. Nous nous y opposerons », prévient un conseiller du président Alassane Ouattara.
Du coté de l’Elysée aussi, il est hors de question d’intervenir politiquement dans ce dossier judiciaire, insiste-t-on, selon le journal. Le président français n’a que peu de considérations pour M. Gbagbo. Lorsqu’il était premier secrétaire du Parti socialiste (PS), M. Hollande l’avait d’ailleurs qualifié d’« infréquentable » et ne souhaitait plus le voir au sein de l’Internationale socialiste. C’était en 2004, la Côte d’Ivoire était déchirée par la guerre civile et l’aviation de M. Gbagbo (président de 2000 à 2010) venait de bombarder le camp militaire français de Bouaké, tuant neuf soldats.