C’est plutôt la capverdienne Elida Almeida qui a été la lauréate de l’édition 2015 du prix Découvertes RFI, ce mardi 17 novembre 2015. Comme beaucoup d’artistes finalistes, le Groupe urbain de Guinée Banlieuz’art, primé meilleur groupe du genre par Awards 2013, il a tout simplement perdu le concours au grand dam de ses fans qui n’ont pas resté sans rêver.
Présidé par l’artiste malienne Oumou Sangaré, le jury de cette nouvelle édition a primée Elida Almeida. Agée de 22 ans et originaire de l’île de Santiago, la capitale économique du Cap-Vert, Elida Almeida pose des mots en créole, imprégnés de saudade, sur les rythmes traditionnels de son pays : le batuque, la morna ou encore le funana.
Elle découvre le chant à l’église tout en aidant sa mère dans son travail de vendeuse ambulante. Elle signe sa première composition alors qu’elle est encore lycéenne. De son pays, elle a capté l’âme de la saudade et sa persistance à réussir. Sa vie fut marquée du saut de la pauvreté après la mort de son père. Elle aurait voulu être juge ou procureur, sans doute poussée par son sens de la justice et son désir d’accéder à des conditions de vies décentes et des rêves colorés.
D’ailleurs son premier album, Ora Doci Ora Margos, qui veut dire en quelque sorte « Moments doux moments amers », est sorti chez Lusafrica, le label de Joe da Silva, l’homme qui a lancé Cesaria Evora. Elle y dépeint son vécu. Elle y parle de tristesse mais aussi d’espoir sur des rythmes de funana et morna, à la fois dansants et mélancoliques. Elida Almeida fait partie d’une nouvelle génération d’artistes insulaires capables de briser les frontières pour conquérir le monde, avec un blues insulaire, comme un défi permanent à l’image des moments de joies et de peine qui rythme la vie et le destin du peuple capverdien.
C’était très dur de départager les candidats, confie Oumou Sangaré mais Elida Almeida a finalement été choisie en raison de son professionnalisme et de sa « maîtrise de la scène ». « Elle dégage beaucoup d’énergie sur scène, quelque chose de très fort » confirme Blick Bassi, également membre du jury, et c’est important pour mener une carrière sur le long terme.