Prince Bafouolo : « je peux compter sur mes collaborateurs »

Un peu plus de deux ans après le lancement de son site d’informations, Hémicyles d’Afrique.com, Prince Bafouolo s’est confié à Guinee28. Dans cet entretien, il nous livre ses motivations en dépit de la pandémie de coronavirus qui a réduit « à 90%  la production » de son média. « Ce n’est pas suffisant pour que nous raccrochions. Nous-nous battrons pour qu’hémicycles d’Afrique occupe la place qu’elle doit occuper dans le paysage médiatique africain », dit-il.

Lisez :

Guinee28 : Vous êtes le fondateur d’Hémicyles d’Afrique.com, un site qui traite l’actualité des parlements africains et les mairies, d’où est venu votre projet ?

Prince Bafouolo : Je considère que c’est une grâce de pratiquer ce beau métier qui m’a permis de beaucoup voyager et de rencontrer des personnes d’origine diverses. En discutant avec certains, j’ai remarqué que la plupart savaient très peu ce qui se passent dans les parlements ou les conseils municipaux. En dehors des sessions retransmises à la télévision, pour ce qui est des parlements, les populations ont du mal a savoir et comprendre ce qui s’y passe. J’ai même rencontré des candidats aux législatives qui étaient incapables de faire la différence entre un projet et une proposition de loi. Ce que je trouve grave. A quoi sert une commission dans un parlement ? Qu’est ce qu’une enquête parlementaire ? Quel est le véritable rôle d’un député, d’un maire ? Autant de questions que se posent les populations et auxquelles le site a vocation à apporter des réponses.

Ça fait plus de deux ans que le site est en ligne, quel est le premier   enseignement que vous tirez  déjà ?

Prince Bafouolo : Le premier enseignement est celui tiré par l’entrepreneur, le patron de presse  que je suis devenu. Au quotidien j’ai compris qu’il est plus que nécessaire de s’entourer de personnes de confiance. Une année après son lancement le média a vécu des secousses que je n’avais pas vu venir. J’ai tenu grâce à l’équipe de correspondants qui m’accompagne dans cette aventure. Nous ne sommes pas sorti de l’auberge, mais je ne compte pas reculer, et je peux compter sur mes collaborateurs qui n’ont cessé de croire en moi. Un jeune africain à la tête d’un média spécialisé dans la politique suscite plusieurs réactions. Il y’a une méfiance qui saute à l’œil quand je rencontre ou contacte certains élus. Beaucoup de suspicions parfois. Ce que je peux comprendre. Ce n’est pas évident de continuer, dans ce genre de contexte. Il faut du courage. Mais en lançant ce média je ne m’attendais pas à ce que les choses soient faciles. L’histoire suit son cours.

A regarder le site, on constate que la plupart des parlements d’Afrique sont couverts par vos correspondants, mais on voit peu d’articles sur les mairies, pourquoi ?

Prince Bafouolo : C’est plus ou moins lié à ce que je disais précédemment. La suspicion fait que certains élus nous ferment la porte. Lorsqu’on est d’un certains bord politique, et que l’on estime ne pas avoir la maitrise d’un journaliste ou d’un média, on a l’impression que le média ou le journaliste pourrait être contrôlé par l’autre bord politique. On est frileux. On se méfie. Et malheureusement cela ne nous permet pas de faire notre travail. Cela dit je ne suis pas pressé. Nous ne faisons de course avec personne. Dans cinq, dix ans, chacun aura une idée véritable de qui nous sommes. Des jeunes africains, journalistes, qui ont décidé de se mettre autours d’un projet pour montrer au monde qu’il est possible d’être africain, et de faire les choses dans les règles de l’art. Seul la pratique de notre métier nous préoccupe. Rien d’autre.

Avec la crise sanitaire liée au Covid-19 plusieurs entreprises, y compris des entreprises de presse, ont pris un coup. Comment parvenez vous à résister ?

Prince Bafouolo : Je ne sais pas si nous résistons, puisque nous sommes frappés de plein fouet par cette crise. Cela est d’autant plus difficile que la situation financière n’était pas au beau fixe avant la crise. Nous vivotions. C’est deux, voire trois fois plus difficile aujourd’hui. Nous avons drastiquement réduit la production à 90%. Sans financement extérieurs, sans subventions, ni accompagnement bancaire ce n’est pas évident. M        ais ce n’est pas suffisant pour que nous raccrochions. Nous-nous battrons pour qu’hémicycles d’Afrique occupe la place qu’elle doit occuper dans le paysage médiatique africain.

Interview réalisée par Alpha Abdoulaye Diallo

 

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