La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a officiellement remis le 27 septembre, la cartographie des bureaux de vote aux partis politiques en lice pour l’élection présidentielle du 11 octobre.
La cérémonie de remise a eu lieu au siège de l’institution électorale à Conakry. Tous les partis candidats étaient présents. C’est pour permettre aux partis en lice de suivre de manière régulière les bureaux normaux dans lesquels les électeurs et les membres des bureaux de vote seront affectés.
Avec cette cartographie, les partis politiques pourront vérifier région par région, préfecture par préfecture, par commune urbaine et commune rurale, le nombre de bureaux de vote en statistiques, en dénomination et en localisation.
Dans le vif du sujet, le Directeur du Département Planification et Fichier électoral, M. Mamadou Pathé Dieng a indiqué que ces supports vont permettre le déroulement normal du processus électoral sur le terrain. Il ajoute qu’avant l’élection présidentielle, il est important que les partis politiques en lice aient la cartographie des bureaux de vote et les listes électorales pour un monitoring efficace. Il a promis que les listes électorales suivront après la cartographie. Sur la Clé USB, M. Dieng précise que les partis constateront une évolution des bureaux de vote en 2015 par rapport à 2013. L’évolution, dit-il, est partie sur la base des observateurs des partis politiques et des différentes missions d’observation électorale en 2013. La CENI a été sollicitée à rapprocher davantage les électeurs des bureaux de vote. La société malienne ICD avait procédé à ce réaménagement de la cartographie des bureaux de vote.
« Nous avons également déplafonné les bureaux de vote que nous avions en 2013. Ce déplafonnement nous a permis de fixer des bornes supérieures qui sont légèrement en deçà de la norme électorale contenue dans la loi électorale. Parce que si vous prenez la loi électorale, il est dit que 1 000 électeurs au plus dans un bureau de vote. Nous avons estimé que compte tenu de la densité des électeurs dans certaines zones et les types d’habitats dans notre pays, qu’il faut déplafonner. De 1 000 électeurs, nous sommes venus à 750 électeurs par bureau de vote. Comme bornes inférieures, nous sommes descendus jusqu’à 150 électeurs par bureau de vote, selon les cas ». Le Directeur de la Planification a insisté qu’en donnant cet outil (Clé USB) de travail, ce n’est pas un privilège que son institution fait aux partis politiques, mais plutôt une obligation constitutionnelle.
Le Directeur Adjoint des Opérations, Etienne Soropogui, a rappelé que la cartographie des bureaux de vote est le fruit d’un travail consensuel avec tous les acteurs du processus électoral. Il précise que la CENI ne s’est pas enfermée pour construire cette cartographie, elle a été faite avec l’accord de tous les acteurs. M. Soropogui a ajouté que la gestion du processus électoral est une question de responsabilité partagée. Les partis politiques ont la responsabilité de s’assurer que le déroulé technique du processus électoral obéit à des règles et des principes. Dans toutes les commissions, tous les acteurs sont parties prenantes des différentes activités. Il faut que les partis s’impliquent à tous les niveaux du processus.
Réactions de quelques partis candidats
- Moussa Condé, membre de la commission technique électoral du Rpg-arc-en-ciel, a déclare : » Mes sentiments sont les meilleurs parce qu’à travers cette cartographie des bureaux de vote et de l’affection de nos électeurs vers les bureaux de vote, nous allons vérifier si tous nos électeurs sont affectés. C’est un contrôle et c’est une transparence de la CENI. Nous allons vérifier la clé sur le terrain et à partir de là, nous allons évaluer la CENI. Nous avons déjà formé nos membres des bureaux de vote. Quel que soit le nombre de bureaux de vote, nous serons représentés partout ».
L’honorable Mohamed Aly Doumbouya, point focal de l’UFR de Sidya Touré auprès de la CENI, a dit : « C’est à quatorze jours du scrutin qu’on reçoit la cartographie des bureaux de vote. Il reste deux semaines seulement pour pouvoir s’installer, parcourir et vérifier les bureaux de vote. Il parait qu’il y a une augmentation, où ? On ne le sait pas. Nous n’avons pas eu le temps pour vérifier. Juste deux semaines, ce n’est pas possible. Nous allons ouvrir la clé pour savoir ce qu’elle contient ».
El Ibrahima Kalil Diallo, secrétaire national du PEDN de Lansana Kouyaté, a lui aussi apprécié la démarche de la CENI en ces termes : « Nos impressions sont très bonnes. Nous avons reçu la clé, M. Dieng nous a expliqué le contenu de cette clé. Nous avons entendu de très bonnes paroles aujourd’hui, surtout s’agissant de la remontée des résultats. Si cette remontée se passe dans les conditions selon la loi, nous pouvons dire que la CENI a travaillé ».
Dr. Souleymane Dieng, représentant de l’UFDG de Cellou Dalhein Diallo , a indiqué : « Cette cérémonie a été rendue suffisamment solennelle, mais j’avoue que moi je ne me réjouis pas. Pourquoi ? C’est parce que je m’attendais surtout à la remise du fichier électoral qui est un élément extrêmement important à côté de cette cartographie qu’on vient de nous donner. Figurez-vous qu’on est à deux semaines du scrutin, jour pour jour, de l’élection présidentielle, si c’est aujourd’hui qu’on me donne la cartographie des bureaux de vote, on promet me donner le fichier électoral plus tard. Je me demande à quoi tous ces éléments qu’on vient de nous remettre, nous serviront. J’estime que ce fichier électoral est un élément essentiel pour aller à une élection apaisée. Le fait de n’avoir pas ce fichier jusqu’à maintenant, à moins de deux semaines de l’élection présidentielle, ça me laisse vraiment tout à fait perplexe et je me demande où est-ce que la CENI est en train de nous mener. Pour le moment, nous ne sommes pas satisfaits du retard qui est en train d’être pris ».
A noter à cette cérémonie de remise de la clé des bureaux de vote, la présence du Directeur du Département Transparence, M. Maxime Koivogui pour certifier, si besoin en était, du caractère transparent de la présente démarche de la Commission électorale nationale indépendante