Après le sauvetage de plus de 1.750 migrants mercredi et jeudi, les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les opérations dans la zone, ont parlé vendredi de « plusieurs opérations en cours ».
Les deux navires humanitaires actuellement dans la zone, l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans Frontières (MSF) et le Golfo Azzurro de Proactiva Open Arms ont secouru plus d’un millier de personnes dans la matinée.
« C’est un cauchemar absolu en ce moment. Nous sommes bien au-delà de notre capacité, nous avons secouru cinq embarcations et il y en a encore trois en attente », a déclaré sur Twitter Ed Taylor, responsable MSF à bord de l’Aquarius. »Il n’y a pas assez de navires de secours dans la zone (…). Nous avons demandé du soutien mais personne n’est disponible », a-t-il ajouté. « Des brûlures dues au carburant, des blessures, des bébés… Journée difficile », a pour sa part commenté Proactiva sur Twitter.
Les deux gros navires professionnels de secours très actifs en mer cet hiver, le Diciotti des gardes-côtes italiens et le Siem Pilot, navire norvégien de l’agence européenne Frontex, étaient vendredi au port pour débarquer les plus de 1.300 migrants secourus mercredi.
A Malte, le sommet européen doit être largement consacré à la crise migratoire et au projet européen de soutenir en Libye la lutte contre les passeurs.
Jeudi soir, le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, et son homologue libyen, Fayez al-Sarraj, ont signé un memorandum d’accord visant à renforcer la lutte contre ce trafic.
L’Italie s’est engagée à fournir des moyens financiers, matériels et sanitaires pour soutenir les initiatives libyennes, depuis un renforcement des gardes-côtes jusqu’à la mise en place de camps de rétention.Dans le cadre de son opération navale anti-passeurs Sophia, lancée en 2015, l’UE a déjà commencé à former des gardes-côtes libyens.
Un premier contingent de 78 hommes devait achever sa formation en février. Sur le pont de l’Aquarius, où les visages se ferment dès que l’on pose des questions sur la Libye, l’idée de bloquer les migrants dans ce pays où ils sont victimes d’abus et de tortures n’apparaît pas comme une solution. »
Les Libyens nous tirent dessus comme sur des chiens », a raconté jeudi Boubacar, Guinéen de 17 ans, selon des propos rapportés par une porte-parole de SOS Méditerranée.
Les secours de ces derniers jours devraient porter à plus de 7.000 le nombre de migrants arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, tandis qu’au moins 227 autres sont morts ou disparus en janvier au large de la Libye, selon l’ONU.
AFP