Le nombre de migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée a reculé en 2018, mais les restrictions imposées aux capacités de recherche et de sauvetage, conjuguées à un manque de coordination dans la prise en charge des débarquements, ont conduit à une augmentation du taux de mortalité. En moyenne, six personnes ont ainsi trouvé la mort en mer par jour, ressort-il du dernier rapport du Haut Commissariat de l’Onu aux réfugiés (HCR) « Voyages du désespoir ».
Un total de 2.275 migrants ont perdu la vie en Méditerranée en 2018 contre 3.139 l’année précédente, soit une moyenne de six morts par jour, selon les chiffres publiés mercredi par le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés. La plupart de ces décès sont survenus au large des côtes libyennes (plus de 1.100), en raison notamment du chavirage de plusieurs bateaux. Ainsi, sur les itinéraires reliant la Libye à l’Europe, une personne est décédée en mer sur 14 arrivant en Europe, soit une forte hausse par rapport au taux de l’année 2017 (1 sur 38). « Ces pertes humaines ont eu lieu dans un contexte de restrictions supplémentaires imposées aux activités de recherche et de sauvetage des ONG. Certaines ont d’ailleurs été forcées de rester à quai ou de passer plus de temps à transiter entre différents ports avant de pouvoir débarquer les personnes secourues ou de se ravitailler », souligne le HCR. L’année 2018 a été marquée par une crise diplomatique entre pays européens autour de l’accueil des réfugiés, notamment après que le gouvernement italien, au fort discours anti-migration, a fermé les ports aux bateaux humanitaires. Si le taux de mortalité s’est accru, le nombre d’arrivées sur les côtes européennes se trouve par contre à son niveau le plus bas depuis cinq ans. Au total, quelque 138.882 migrants sont arrivés en Europe en 2018 contre 172.324 en 2017.
Belga