Militant engagé du principal parti de l’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée ( UFDG), le jeune Oumar Sow, très actif dans la mobilisation lors des manifestations de l’opposition guinéenne, est activement recherché par la justice.
L’avis de recherche a été lancé à son encontre ce 10 décembre 2019 par le juge d’instruction du tribunal de première instance de Dixinn.
Selon le document que nous avons pu consulter, il est recherché pour « attroupement illégal sur la voie publique ».
Membre actif du parti de Cellou Dalein Diallo, Oumar Sow a été à plusieurs reprises arrêté puis torturé et emprisonné par les forces de sécurité ces dernières années pour son engagement dans les séries des manifestations contre la mascarade électorale lors des législatives et la présidentielle de 2015, remporté dés le premier tour par le président sortant, Alpha Condé. Un résultat que l’opposition a toujours contesté.
Entre octobre et décembre 2015, il avait été notamment détenu dans « des conditions atroces », selon plusieurs témoignages recueillis par notre rédaction, d’abord dans les locaux de la gendarmerie de Matam, puis à la maison centrale de Coronthie, avant de s’évader en début du mois de janvier 2016.
Le régime d’Alpha Condé est souvent très répressif envers ses opposants. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, plus de cent personnes ont été tués dans des manifestations politiques principalement à Conakry, dont plus de 20 entre mi-octobre et ce décembre, suite à l’appel à manifester du front national pour la défense de la Constitution (FNDC), contre le projet de troisième mandat en faveur du président Alpha Condé, alors que la loi fondamentale guinéenne n’autorise que deux.
« Jusqu’à présent, aucune des investigations menées dans le cadre des violences commises au cours de manifestations n’a conduit à un procès », avaient déploré en mars 2017 plusieurs organisations de défense des droits humains, dont la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
Par Ibrahim Sylla