Libye : libération de Saïf Al-Islam Kaghafi

Seif al-Islam Kadhafi, le second fils de l’ex-dictateur libyen, est libre, a annoncé son avocat à France 24. Condamné à la peine capitale pour la répression sanglante de la révolte de 2011, il a bénéficié d’une loi d’amnistie générale.

Détenu depuis près de cinq ans, Saïf Al-Islam Kaghafi  est libre, a annnoncé le 6 juillet son avocat, qui le représente auprès de la Cour pénale internationale (CPI) dans un entretien exclusif avec France 24. Le fils du défunt dictateur libyen aurait bénéficié d’une loi d’amnistie générale décrétée par le Parlement de Tobrouk « conformément à la loi libyenne », selon son avocat, qui précise qu’il a été libéré le 12 avril 2016.

Maître Karim Khan a déclaré à France 24 qu’il allait désormais soumettre une demande auprès de la CPI pour suspendre toute poursuite à l’encontre de son client. Il n’a pas souhaité donner de détails sur ses prises de contact avec Seïf al-Islam Kadhafi, mais l’avocat a précisé que son client allait bien et qu’il était en sécurité sur le territoire libyen.

L’information, qui n’a pas pu être vérifiée auprès de sources officielles libyennes, a été confirmée par un autre avocat de Seïf al-Islam Khadafi, Khaled Zaydi, contacté par le journal Le Monde.

Un pays divisé

Cette libération est liée à la fracture du pays, partagé depuis 2014 entre deux gouvernements – l’un installé à Tripoli, l’autre dans l’Est à Tobrouk – qui ont chacun leur système judiciaire. Malgré la formation d’un gouvernement d’union nationale (GNA) à Tripoli, le 30 mars dernier, la division perdure et le GNA peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire.

Jugé avec trente-sept autres figures du régime par un tribunal de Tripoli, Seïf al-Islam avait été condamné à mort le 28 juillet 2015 pour son rôle dans la répression meurtrière de la révolte ayant mis fin à l’ancien régime en 2011. Mais la peine n’a pas été exécutée. Et pour cause : ce dernier a été arrêté en novembre 2011 par une milice opposée au gouvernement de Tripoli, alors qu’il essayait de fuir la Libye après l’exécution de son père.

Depuis, celui qui avait promis aux rebelles « des rivières de sang » était  détenu à Zintan à environ 180 kilomètres au sud-ouest de la capitale. La milice dirigée par le colonel  Ajmi al* Atiri qui le détenait en dehors de tout cadre légal, a toujours refusé de le remettre à la justice. Lors de l’ouverture de son procès à Tripoli, en avril 2014, Seïf al-Islam avait ainsi comparu par visioconférence depuis le tribunal de Zintan.

En juillet 2015, le Parlement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale mais pas par le gouvernement concurrent de Tripoli, a voté une loi d’amnistie. Elle s’applique aussi à la famille Kadhafi, assurait alors un avocat de Seïf al-Islam Kadhafi, lors d’une conférence de presse à La Haye, fin juin 2015.

La justice internationale

La libération de détenus fait théoriquement partie des gestes qui pourraient pousser révolutionnaires et kadhafistes sur la voie du dialogue et favoriser la réunification du pays. Mais elle ne soustrait pas Seïf al-Islam Kadhafi à la justice internationale.

Saisie en 2011 par le Conseil de sécurité de l’ONU, la Cour pénale internationale (CPI) avait émis un mandat d’arrêt contre lui pour « crimes contre l’humanité ». Elle réclame toujours son exécution et les nouvelles de Zintan risquent d’agacer encore les magistrats de La Haye. La justice libyenne a toujours refusé d’extrader son détenu, affirmant qu’elle était juridiquement compétente pour juger cette affaire emblématique.

Source: France24

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