Plusieurs bâtiments administratifs ont été attaqués et incendiés ainsi que du matériel électoral détruit, avant le référendum constitutionnel et les législatives prévus dimanche.
La Guinée est en proie depuis mi-octobre à des manifestations contre l’intention prêtée au président Alpha Condé, élu en 2010 puis réélu en 2015, de briguer un troisième mandat fin 2020.
Le référendum sur une nouvelle Constitution, et son couplage avec des législatives reportées à plusieurs reprises, font partie du plan de M. Condé pour mener à bien son projet, accuse le FNDC, le collectif de partis et de la société civile opposé à un éventuel 3e mandat de M. Condé. Au moins 31 civils et un gendarme ont été tués depuis.
Des manifestants ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi la gendarmerie et la sous-préfecture de Porédaka, dans la région de Mamou (centre). Ils « ont déchiré des listing et saccagé des dizaines de cartons contenant des cartes électorales », a déclaré un responsable administratif local.
Deux écoles publiques devant servir de bureaux de vote ont également été incendiées dans la ville de Mamou, selon un autre responsable adlministratif.
Dans la zone de Pita (centre-nord), les sous-préfectures de Brouwal Tappé et de Bantignel ont été incendiées vendredi nuit, selon des témoins et un responsable administratif
A Yomou (extrême-sud du pays), le palais de justice a été incendié, assure une source de sécurité locale.
A Labé, principale ville dans le Nord, des partisans du FNDC ont érigé samedi des barricades et brûlé des pneus sur la chaussée, selon des témoins. Des forces de l’ordre étaient postées devant les bâtiments publics dont l’hôpital, le gouvernorat et les résidences du gouverneur et du préfet, selon les mêmes témoins.
« Je confirme qu’à l’intérieur du pays, ça bouillonne un peu partout », a déclaré un responsable du ministère de l’administration du territoire (Intérieur). Le ministre de l’administration le général Bouréma Condé n’a pas répondu.
Les deux consultations sont prévues dimanche bien que la Guinée a déclaré deux cas de contamination au virus. La présence de cette maladie suscite une attention particulière dans un pays où la fièvre Ebola a fait 2.500 morts entre 2013 et 2016.
Ces consultations étaient initialement prévues le 1er mars mais le pouvoir les avaient reportées au dernier moment, dans un contexte de fortes tensions et de critiques émanant de la communauté internationale.
Source: AFP