La Directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour la Population, Argentina Matavel, a indiqué mercredi 14 décembre 2022, que la planification familiale reste une préoccupation majeure de l’UNFPA pour la réalisation des objectifs de développement durable d’ici 2030.
S’exprimant à l’occasion de l’ouverture officielle à Niamey de la 11ème réunion Annuelle du partenariat de Ouagadougou, elle a souligné que son institution reste un partenaire actif et engagé du Partenariat de Ouagadougou, toujours prête à soutenir et à travailler avec les gouvernements et les partenaires pour mettre fin au besoin non satisfaite en planification familiale d’ici 2030.
« Cela fait 11 ans que les gouvernements du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo ont formé le Partenariat de Ouagadougou, dans le but d’accélérer les progrès dans l’utilisation des services en matière de planification familiale eut égard à la précarité des indicateurs dans ces neuf pays de l’Afrique de l’ouest, en dépit des efforts menés », a-t-rappelé, avant d’exprimer sa satisfaction sur les progrès réalisés par ces pays depuis 2011, notamment l’amélioration de la prévalence contraceptive, l’inflexion des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, l’augmentation du taux de scolarisation au niveau du secondaire, citant l’exemple du Sénégal avec 86% des garçons et des filles inscrits dans un établissement secondaire cette année.
Dans le même sillage, la Guinée, le Mali, le Niger et le Sénégal, ont réussi à réduire de manière significative leur taux de fécondité des adolescentes, malgré des difficultés résiduelles et la pandémie Covid-19, a-t-elle ajouté.
Toutefois, beaucoup de défis restent encore, et l’un des principaux reste, selon la Directrice régionale de l’UNFPA, les besoins non satisfaits en matière de planification familiale qui se situent actuellement entre 15.9% et 27.5%, en dépit de nombreux efforts des gouvernements, car le taux de prévalence contraceptive de méthodes modernes reste faible (8.4% – 28.3%), et le taux de fécondité des adolescentes reste élevé, environ. 114/1000. Une fille sur 10 tombes enceintes entre 15 et 18 ans.
Pour toutes ces raisons, l’UNFPA s’est engagé dans un nouveau type de partenariat avec les gouvernements du P.O. « Un partenariat fondé sur la responsabilité mutuelle, la transparence et l’impact » a-t-elle précisé, citant dans ce cadre la Conférence internationale sur la planification familiale à Pattaya, où de nombreux COMPACT ont été signés avec plusieurs gouvernements du Partenariat de Ouagadougou.
Ces gouvernements, dira-t-elle en substance, sont de véritables champions pour avoir alloué des ressources domestiques à leurs programmes de planification familiale.
Evoquant le dividende démographique et son impact sur la croissance économique des pays, elle a conclu son propos en rappelant que la capture du dividende démographique ne saurait être réalisée sans prendre en compte le renforcement des capacités des jeunes, l’autonomisation de la jeune fille et des adolescents, la lutte contre le mariage d’enfants et les autres formes de violences basées sur le genre, mais aussi les investissements multisectoriels.
Selon Mme Matavel a déclaré que les différentes analyses coûts-avantages ont montré qu’au Niger par exemple, l’expansion rapide et généralisée de la planification familiale est la meilleure option, car elle a permis d’éviter un nombre impressionnant de naissances non désirées, ainsi que des milliers de décès infantiles et de décès maternels prématurés.
Pour la Guinée, l’analyse coût -avantages a montré, d’après elle, que si le taux de prévalence des méthodes modernes de contraception augmentait à 50% d’ici 2030, environ 14 millions de naissances devraient être évitées sur la période 2021-2063, ainsi qu’environ 2,5 millions de décès infantiles et 115 mille décès maternels prématurés.
Si le taux de prévalence de la contraception moderne passe à 50% en 2030, les projections indiquent que les économies à réaliser dans le secteur de l’éducation sont de l’ordre de 6 milliards de francs CFA en moyenne à l’horizon 2063, a-t-elle illustré.
Par Kadiatou Thierno DIALLO