Deux semaines après son discours dans lequel il a qualifié les cadres malinkés d’être « les plus malhonnêtes » du pays, le président Alpha Condé n’aura pas tenu longtemps à la vague de protestation. Venu au siège de son parti le RPG ce dimanche, le Chef de l’Etat aura fini par présenter des excuses voilées à la communauté mandigue.
Après son discours raté le 28 mai dernier, le président Alpha Condé tente de colmater la crise qu’il a provoqué lui même au sein de sa formation politique. Ce dimanche 12 juin 2016, sous l’exigence de certains cadres de son parti et les sages du mandingue, le locataire de Sékoutoureayah, pour faire baisser les tensions des frustrés de sa parole, a déclaré qu’il « faut être fou ou imbécile pour dire que tous les cadres malinkés son malhonnêtes ». « Il y’a des malhonnêtes » dans toutes les ethnies du pays, dit le président en arguant que son discours du 28 a été déformés.
Cependant, si le président est acculé par ses propos, il ne s’est pas pour autant s’empêcher de lancer une nouvelle pique à ses détracteurs. Dans son nouveau discours, il a déclaré « que la piqûre du moustique ne peut rien contre l’éléphant ».
Ce samedi, deux hauts cadres du RPG, le député Ousmana Kaba et l’ex ministre de la communication, Alhouseyni Makanera Kaké ont été exclus du parti pour avoir critiqué le discours du no1 guinéen. Outre ses éclusions, le parti a rompu son alliance avec le leader du PTS, Mamadi Diawara et a convoqué le député de Siguiri, Sékou Savané, à la commission de discipline du RPG pour des explications. Ces deux cadres et Ousmane Kaba, avaient condamnés le discours dans une lettre adressée au président Condé.
Toute fois, si Alpha Condé a indiqué que « Chaque fois que les opportunistes ont voulu perturber le parti, ça l’a renforcé parce qu’on a une base solide », en plus de la défection massive des jeunes du parti qui accourent vers l’UFDG, le principal parti d’opposition, ces exclusions prouvent que la crise qui mine son parti est loin de connaitre son épilogue.