Il faut du courage en politique. Du courage pour s’attaquer aux vrais problèmes du pays et non se laisser aller à la facilité de la démagogie. Nos dirigeants ont manqué de courage depuis 1958, sauf pour la courte période de 1986 à 1992 durant laquelle le général Lansana Conté a engagé des réformes structurelles vigoureuses qui ont transformé profondément notre économie collectiviste en faillite. Cela s’est traduit concrètement sur le PIB par habitant qui a grimpé de 386,1 dollars en 1986 à 486,5 dollars en 1992. Malheureusement, il n’a pas eu le courage de partir en rendant le pouvoir aux civils à travers des élections libres et transparentes. Il faut rappeler que c’est en 1992, qu’il a accepté le multipartisme intégral et la légalisation des partis politiques. Son ambition l’a poussé dans les bras des caciques et héritiers du Parti-Etat PDG qui l’ont aidé à construire son propre Parti-Etat PUP et donc à replonger notre pays dans le gouffre. Les conséquences sont directes, chute continue du PIB par habitant dès 1993 de 458,25 dollars à 296,17 en 2006. Puis la remontée à partir de 2007 pour atteindre 487,34 dollars en 2012 soit le même niveau 20 ans après 1992 (chiffres de la Banque mondiale). Nous sommes dans le top 10 des pays les plus pauvres du monde. Notre pays est pris en otage par des élites rétrogrades, médiocres, incapables de gérer efficacement l’administration publique. Des milliards de dollars accordés à notre pays sous forme de prêts et de dons ont été engloutis dans un trou sans fond, alors que 60 ans après le pays manque de tout. Dès qu’on pointe du doigt les responsables de notre décadence politique, économique, sociale et morale, on se fait lyncher immédiatement par leurs thuriféraires, ce sont encore les mêmes acteurs qui dominent la scène socio-politique de notre pays. Il faut du courage pour les dénoncer et convaincre nos populations qu’ils sont le problème et non la solution pour notre pays. Oui, ceux qui ont créé les problèmes, ne pourront pas les résoudre. C’est un gâchis terrible.
Nous vivons dans un monde devenu plus complexe, la concurrence entre les États, les entreprises et les individus est plus féroce. Il n’y a plus de place pour la solidarité internationale, l’aide au développement baisse constamment, les immigrés sont mal vus partout avec la montée du populisme en occident. Dans ce contexte, nous ne pouvons plus continuer à prendre le risque de laisser des incompétents, des égoïstes diriger notre pays pour nous maintenant dans la pauvreté. Nous sommes au bord de l’explosion sociale avec une jeunesse sans repères, qui n’a plus de perspectives d’avenir, qui n’a que le chômage pour seul horizon. Ce qui s’est passé à Boke est un lourd avertissement pour les dirigeants du pays. Vous savez, que c’est maintenant que ceux qui vivent à la périphérie des enclaves minières protestent aussi violemment contre leur abandon par les pouvoirs publics. Dans les temps, nos richesses minières étaient réparties entre les trois puissances mondiales présentes en Afrique, ce qui a garanti la survie politique du régime révolutionnaire guinéen. Il y avait les impérialistes Américains à Kamsar, les impérialistes Français à Fria et les camarades communistes Soviétiques à Kindia. Aujourd’hui, à Boke se sont ajoutés les Chinois et les émirs du Golfe. Une seule constante : ils ont carte blanche pour piller outrageusement nos minerais sans contrepartie pour les Guinéens et les riverains. On avait les diamants de Banankoro et vers la fin des années 1990, les mines d’or de Siguiri et de Dinguiraye. Depuis l’indépendance, les mines sont la chasse – gardée de la présidence qui a un contrôle direct sur le secteur. C’est l’opacité qui règne dans le secteur minier en particulier. C’est l’actualité qui nous oblige à mettre en lumière la tromperie de nos dirigeants qui ne sont que des serviteurs dociles des multinationales minières qui n’ont nulle part ailleurs bénéficié de conditions plus favorables. Nous voyons bien que les impérialistes Américains et Français n’ont nullement trouvé leurs tombeaux en Guinée et aujourd’hui, ils sont remplacés par les Chinois. Ils nous ont abreuvé de discours nationalistes, mais en même temps, ils bradaient nos mines en se contentant des miettes. Les revenus des mines d’or du Mali sont plus importants que le total de toutes nos recettes des mines de bauxite, d’or et de diamant. Alpha Condé peut se permettre de demander fièrement à ses pairs francophones de “couper le cordon ombilical avec la France” et aller quelques jours après exprimer encore sa fierté de voir les drapeaux guinéens flotter sur les Champs Elysée comme s’il est sorti tout droit d’un de nos gros villages coupé du monde.
Cette colère exprimée à Boke doit être mieux organisée partout dans le pays. Il faut en finir avec ce système abominable qui a mis notre pays en ruine. Il n’est plus question que ses animateurs vivent dans un luxe insolent à côté d’un océan de misère. Qu’ils roulent dans de grosses 4×4 consommatrices de carburant alors que la majorité trime dans des transports publics vétustes sur des routes dégradées, poussiéreuses et dangereuses. Notre économie est plongée dans un coma profond, dans une indifférence méprisante des dirigeants qui se contentent de la rente minière, source de leur vente à vil prix de nos mines, des taxes douanières et du carburant etc. Les grands travaux d’infrastructures sont bâclés en raison de marchés de gré à gré attribués à des proches du pouvoir. Rien ne marche dans le pays.
Boke doit être un exemple. Il y a eu d’abord une colère très violente, mais après, c’est la structuration des revendications portées par des jeunes qui sont devenus les seuls interlocuteurs du pouvoir aux abois. Il faut donc que dans toutes nos communes et quartiers, que les jeunes s’organisent et se préparent à porter le coup fatal à ce système qui nous opprime. Ils en ont la légitimité et il faut cette fois ci qu’ils portent au pouvoir celles et ceux qui partagent leurs aspirations à la démocratie et l’Etat de droit et surtout l’éradication de la pauvreté. Je dirais mieux, qu’ils prennent le pouvoir. Ils tiennent toutes les cartes en main. Il faut bouleverser totalement notre paysage politique et faire émerger des dirigeants soucieux de l’intérêt, ouverts sur le monde, qui anticipent sur les transformations technologiques, économiques extraordinaires qui changeront nos vies. Il faut simplement du courage pour gagner. Il y a beaucoup de jeunes Guinéens bien formés, bien intégré professionnellement, qui comprennent ce monde, prennent leurs responsabilités courageusement face aux pressions qui les empêchent d’exprimer leur désaccord avec une élite politique disqualifiée, dépassée et sans projet crédible pour le pays. Ils doivent s’engager en politique et défendre leur vision pour l’avenir. Nous devons être courageux. Il faut du courage en politique. Du courage pour s’attaquer aux vrais problèmes du pays et non se laisser aller à la facilité de la démagogie. Nos dirigeants ont manqué de courage depuis 1958, sauf pour la courte période de 1986 à 1992 durant laquelle le général Lansana Conté a engagé des réformes structurelles vigoureuses qui ont transformé profondément notre économie collectiviste en faillite. Cela s’est traduit concrètement sur le PIB par habitant qui a grimpé de 386,1 dollars en 1986 à 486,5 dollars en 1992. Malheureusement, il n’a pas eu le courage de partir en rendant le pouvoir aux civils à travers des élections libres et transparentes. Il faut rappeler que c’est en 1992, qu’il a accepté le multipartisme intégral et la légalisation des partis politiques. Son ambition l’a poussé dans les bras des caciques et héritiers du Parti-Etat PDG qui l’ont aidé à construire son propre Parti-Etat PUP et donc à replonger notre pays dans le gouffre. Les conséquences sont directes, chute continue du PIB par habitant dès 1993 de 458,25 dollars à 296,17 en 2006. Puis la remontée à partir de 2007 pour atteindre 487,34 dollars en 2012 soit le même niveau 20 ans après 1992. Nous sommes dans le top 10 des pays les plus pauvres du monde. Notre pays est pris en otage par des élites rétrogrades , médiocres, incapables de gérer efficacement l’administration publique. Des milliards de dollars accordés à notre pays sous forme de prêts et de dons ont été engloutis dans un trou sans fond, alors que 60 ans après le pays manque de tout. Dès qu’on pointe du doigt les responsables de notre décadence politique, économique, sociale et morale, on se fait lyncher immédiatement par leurs thuriféraires , ce sont encore les mêmes acteurs qui dominent la scène socio-politique de notre pays. Il faut du courage pour les dénoncer et convaincre nos populations qu’ils sont le problème et non la solution pour notre pays. Oui, ceux qui ont créé les problèmes, ne pourront pas les résoudre. C’est un gâchis terrible.
Nous vivons dans un monde devenu plus complexe, la concurrence entre les États, les entreprises et les individus est plus féroce. Il n’y a plus de place pour la solidarité internationale, l’aide au développement baisse constamment, les immigrés sont mal vus partout avec la montée du populisme en occident. Dans ce contexte, nous ne pouvons plus continuer à prendre le risque de laisser des incompétents, des égoïstes diriger notre pays pour nous maintenant dans la pauvreté. Nous sommes au bord de l’explosion sociale avec une jeunesse sans repères, qui n’a plus de perspectives d’avenir, qui n’a que le chômage pour seul horizon. Ce qui s’est passé à Boke est un lourd avertissement pour les dirigeants du pays. Vous savez, que c’est maintenant que ceux qui vivent à la périphérie des enclaves minières protestent aussi violemment contre leur abandon par les pouvoirs publics. Dans les temps, nos richesses minières étaient réparties entre les trois puissances mondiales présentes en Afrique, ce qui a garanti la survie politique du régime révolutionnaire guinéen. Il y avait les impérialistes Américains à Kamsar, les impérialistes Français à Fria et les camarades communistes Soviétiques à Kindia. Aujourd’hui, à Boke se sont ajoutés les Chinois et les émirs du Golfe. Une seule constante : ils ont carte blanche pour piller outrageusement nos minerais sans contrepartie pour les Guinéens et les riverains. On avait les diamants de Banankoro et vers la fin des années 1990, les mines d’or de Siguiri et de Dinguiraye. Depuis l’indépendance, les mines sont la chasse – gardée de la présidence qui a un contrôle direct sur le secteur. C’est l’opacité qui règne dans le secteur minier en particulier. C’est l’actualité qui nous oblige à mettre en lumière la tromperie de nos dirigeants qui ne sont que des serviteurs dociles des multinationales minières qui n’ont nulle part ailleurs bénéficié de conditions plus favorables. Nous voyons bien que les impérialistes Américains et Français n’ont nullement trouvé leurs tombeaux en Guinée et aujourd’hui, ils sont remplacés par les Chinois. Ils nous ont abreuvé de discours nationalistes, mais en même temps, ils bradaient nos mines en se contentant des miettes. Les revenus des mines d’or du Mali sont plus importants que le total de toutes nos recettes des mines de bauxite, d’or et de diamant. Alpha Condé peut se permettre de demander fièrement à ses pairs francophones de “couper le cordon ombilical avec la France” et aller quelques jours après exprimer encore sa fierté de voir les drapeaux guinéens flotter sur les Champs Elysée comme s’il est sorti tout droit d’un de nos gros villages coupé du monde.
Cette colère exprimée à Boke doit être mieux organisée partout dans le pays. Il faut en finir avec ce système abominable qui a mis notre pays en ruine. Il n’est plus question que ses animateurs vivent dans un luxe insolent à côté d’un océan de misère. Qu’ils roulent dans de grosses 4×4 consommatrices de carburant alors que la majorité trime dans des transports publics vétustes sur des routes dégradées, poussiéreuses et dangereuses. Notre économie est plongée dans un coma profond, dans une indifférence méprisante des dirigeants qui se contentent de la rente minière, source de leur vente à vil prix de nos mines, des taxes douanières et du carburant etc. Les grands travaux d’infrastructures sont bâclés en raison de marchés de gré à gré attribués à des proches du pouvoir. Rien ne marche dans le pays.
Boke doit être un exemple. Il y a eu d’abord une colère très violente, mais après, c’est la structuration des revendications portées par des jeunes qui sont devenus les seuls interlocuteurs du pouvoir aux abois. Il faut donc que dans toutes nos communes et quartiers, que les jeunes s’organisent et se préparent à porter le coup fatal à ce système qui nous opprime. Ils en ont la légitimité et il faut cette fois ci qu’ils portent au pouvoir celles et ceux qui partagent leurs aspirations à la démocratie et l’Etat de droit et surtout l’éradication de la pauvreté. Je dirais mieux, qu’ils prennent le pouvoir. Ils tiennent toutes les cartes en main. Il faut bouleverser totalement notre paysage politique et faire émerger des dirigeants soucieux de l’intérêt, ouverts sur le monde, qui anticipent sur les transformations technologiques, économiques extraordinaires qui changeront nos vies. Il faut simplement du courage pour gagner. Il y a beaucoup de jeunes Guinéens bien formés, bien intégré professionnellement, qui comprennent ce monde, prennent leurs responsabilités courageusement face aux pressions qui les empêchent d’exprimer leur désaccord avec une élite politique disqualifiée, dépassée et sans projet crédible pour le pays. Ils doivent s’engager en politique et défendre leur vision pour l’avenir. Nous devons être courageux.
Par Alpha Saliou Wann