La Commission électorale nationale indépendante (CENI) en Guinée a proposé mercredi la date du 18 décembre 2016 pour la tenue des élections locales, onze ans après le dernier scrutin de ce type dans le pays.
La controverse sur le calendrier électoral entre pouvoir et opposition, en particulier sur la décision de la CENI de renvoyer le scrutin local après la présidentielle, fixée au 11 octobre 2015, avait suscité des manifestations meurtrières l’année dernière en Guinée.
« Nous avons le plaisir de vous annoncer ce soir qu’au vu des réalités du terrain, l’organisation des élections communales et communautaires par la CENI, initialement prévue en octobre, aura finalement lieu à la date du 18 décembre 2016 », a déclaré à la presse le commissaire chargé des opérations de cette Commission, Etienne Soropogui.
Il s’exprimait au sortir d’une réunion au siège de l’Assemblée nationale entre la Céni et des représentants de partis politiques, mais en l’absence des principales formations de l’opposition, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat malheureux à la présidentielle remportée par le sortant Alpha Condé.
« Techniquement, la CENI sera prête à organiser ces élections seulement à la date » du 18 décembre 2016, selon M. Soropogui. « Il reviendra naturellement au président Alpha Condé en dernier ressort, et ce conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution, de fixer la date du scrutin et de convoquer le corps électoral ».
Ce scrutin, qui aurait dû se tenir en 2013, a été constamment reporté depuis, en 2014 puis en 2015, et désormais à la fin de l’année 2016.
« La CENI se moque de nous en fixant unilatéralement cette date, même si nous sommes demandeurs que ce scrutin se tienne en fin d’année », a déclaré à l’AFP un responsable de l’opposition sous couvert de l’anonymat. « La logique voudrait qu’on nous consulte avant la fixation de cette date puisque nous sommes partie prenante à la compétition ».
AFP