Le président guinéen fait face à une vague de contestation dans son bastion électoral, qui est la Haute Guinée , suite à des propos jugés ‘’blessants’’ par l’ethnie malinké (son ethnie), tenus le 28 mai dernier au siège de son parti dans la banlieue de Conakry, à l’occasion de la commémoration de l’an 25 de son retour au pays,
Les partisans d’Alpha Condé n’auraient pas digéré qu’il ait déclaré ‘’qu’aujourd’hui des cadres qui ne seraient que des ouvriers de la 25ème heure s’agitent pour parler de la Haute Guinée, des malinkés’’.
Ils reprochent également au président d’avoir dit dans son discours que durant sa lutte clandestine, ce seraient les Bagas de la Basse Guinée et des gens issus de la préfecture de Lola, en Guinée forestière qui auraient combattu. Et non les malinkés, comme ceux-ci le prétendraient.
Trois députés originaires de la région, dont l’universitaire Dr Ousmane Kaba, ancien ministre du Plan et de l’économie se sont fendus d’une lettre ouverte adressée au président Alpha Condé, pour protester contre ces propos qu’ils considèrent comme une stigmatisation envers une communauté.
Dans leur lettre, les trois députés de la majorité présidentielle ont rappelé que «la Guinée est un peuple uni, solidaire dans sa destinée et solidairement soudée. Et que les intellectuels guinéens se doivent de cimenter cette unité et non de mettre les différentes communautés dos à dos. »
Pour calmer les esprits, le gouvernement guinéen a dépêché en début de semaine une mission composée de cadres originaires de la haute Guinée, pour aller sensibiliser les populations, qui ne cachent pas leur déception suite aux propos tenus par Alpha Condé.
L’affaire défraie la chronique dans la cité, et risque d’affecter sérieusement les rapports entre le président et sa base électorale.
Le débat ethnique est une des plaies de la société guinéenne, qui n’arrive pas à s’en départir, à cause de la classe politique qui surfe sur cette vague, pour masquer ses tares.
Avec APA