L’investiture du président Alpha Condé a eu lieu lundi en présence du président gambien Yahya Jammeh. Tous les regards sont désormais tournés vers le futur gouvernement de large ouverture, prôné par Alpha Condé.
Depuis sa réélection en octobre dernier, le président Alpha Condé a envoyé des signaux à la classe politique: le premier s’inscrit dans le sens de la réconciliation. Alpha Condé a rencontré tous les exilés politiques que Conakry accusait de coup de force militaire. Ensuite, le président Alpha aurait décidé d’élargir son gouvernement à certains partis de l’opposition.
Pour Mohamed Tall de l’Union des forces républicaines ce sont des gestes forts: « Il a envoyé des signaux positifs dans le sens de la réconcialition. Je crois que le climat d’apaisement est réel et la volonté du président d’aller dans le sens de cette réconcialition nationale est nettement plus marquée »
Nouvelle étape
C’est une nouvelle étape dans l’histoire politique de la Guinée, souligne de son côté Bah Oury. Le premier vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée vit depuis plus de 4 ans en exil en France. Il y a quelques jours, il a rencontré le président Condé à Paris: « La question qui est à l’ordre du jour, c’est une dynamique de libération des prisonniers politiques dans un tournant qui se dessine, à savoir enclencher un climat de décrispation politique en profondeur dans le pays. Personnellement, je salue toute action qui va dans le sens de créer un climat apaisé où les fondamentaux démocratiques devront être respectés. »
D’autres adversaires politiques du président Condé ont également été autorisés à rentrer au pays. Parmi eux, Tibou Kamara, l’ancien secrétaire général de la présidence et beau-frère du président gambien Yayah Jammeh. Ce dernier était d’ailleurs ce lundi, le seul chef d’Etat à assister à l’installation du président Condé, alors que Banjul et Conakry étaient en froid diplomatique. Pour Thiâ’nguel Bah, secrétaire national à l’information de l’UFDG, il ne faut pas forcément croire à Alpha Condé. « Que les exilés politiques puissent rentrer en Guinée, c’est une bonne chose mais je rappelle que c’est lui qui les a contraints à l’exil » .
Rasoul Sow, le président du parti du renouveau et du progrès est plus optimiste. « J’ai eu à rencontrer le président de la république quelquefois, il m’a dit que son intention c’est de rentrer dans l’histoire et de donner la leçon à beaucoup de chefs d’Etat africains. »
La Guinée sort d’une longue période marquée par des exactions et des répressions politiques et militaires. Jusqu’à présent, les familles victimes des régimes de Sékou Touré, Lansana Conté et de la junte miliataire sous Dadis Camara attendent toujours que justice leur soit rendue – sans y parvenir pour l’instant. C’était aussi l’une des promesses électorales d’Alpha Condé.