Mère de famille de 31 ans vivant en Floride, Jamie Gilt défend ardemment les armes à feu sur les réseaux sociaux. Lundi, sur sa page Facebook – désormais inaccessible – elle s’était vantée que «tous chez nous savent tirer». «Même mon garçon de quatre ans peut tirer maintenant avec un fusil de petit calibre», avait-elle ajoutée.
Selon les autorités, c’est pourtant ce même garçon de quatre ans qui lui a tiré dessus par accident, alors qu’elle conduisait sur une route du comté de Putnam.
Jamie Gilt était au volant mardi après-midi quand l’enfant a tiré depuis le siège arrière du véhicule et blessé sa mère. Cette dernière a été transportée à l’hôpital et son état de santé est «stationnaire», d’après la police. «L’arme a été achetée légalement par la victime et l’enfant l’a saisie sans qu’elle ne le sache», a expliqué la police dans un communiqué, en rappelant que laisser une arme chargée à portée de main d’un enfant constitue un délit selon les lois de Floride.
La police n’a pas pu encore interroger Jamie Gilt, pour éventuellement l’inculper. Mais «avant d’être transportée aux urgences, la victime a dit aux policiers que son fils avait tiré sur elle par accident», a précisé la police.
Une page Facebook «Jamie Gilt et le bon sens des armes»
Sur Facebook, la mère de famille posait avec diverses armes et munitions et défendait vigoureusement le deuxième amendement de la Constitution, qui autorise le port d’armes, ainsi que le puissant lobby des armes à feu, la NRA (National Rifle Association). En janvier 2015, elle avait également partagé une photo d’une de ses armes sur Twitter accompagnée de cette légende : «Je peux m’amuser avec mon nouveau jouet aujourd’hui ! Il est temps de le nettoyer !»
Mercredi, son autre page Facebook intitulée «Jamie Gilt for Gun Sense» («Jamie Gilt et le bon sens des armes») et illustrée par une photo de la jeune femme avec un chapeau de cow-boy et un fusil, a été inondée de messages d’internautes soulignant l’ironie de l’accident. «Je suis heureuse pour vous que votre fils ne sache pas mieux viser», a écrit l’un d’eux.
«J’espère qu’à l’avenir, au moins, vous prendrez le temps de penser à toutes les autres personnes mutilées ou tuées avec ces multiples instruments de mort que vous traitez avec tant d’insouciance», a affirmé un autre. «Il semble qu’on vous ait donné une deuxième chance. Mais beaucoup (…) ne l’ont pas eue.»
Les fusillades sont fréquentes aux Etats-Unis. Chaque année, 30 000 Américains meurent par balle.
Par AFP