Selon une étude publiée lundi dans les Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS), environ 3% seulement des personnes infectées par le virus Ebola ont été responsables de 61% de toutes les contagions en Afrique de l’Ouest.
L’épidémie d’Ebola en 2014 a été d’une ampleur sans précédent en Afrique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 11 310 personnes au total y ont succombé. Mais près de trois ans plus tard, la publication d’une étude menée par une équipe de chercheurs américains et britanniques laisse quelque peu pantois. Car le résultat est édifiant : environ 3% seulement des personnes infectées par le virus Ebola ont été responsables de 61% de toutes les contagions.
Autrement dit, il aura suffi de l’infection de quelques personnes pour que le virus se répande sur toute une partie de l’Afrique de l’Ouest, faute d’avoir pu identifier ceux que l’étude appelle les « super-propagateurs ».
« Ces super-propagateurs jouent un rôle plus important qu’initialement estimé »
Aujourd’hui, les scientifiques estiment qu’une meilleure compréhension de ces « super-propagateurs » du virus aurait permis de mieux les cibler et d’intervenir plus efficacement plutôt que de concentrer tous les efforts sur l’ensemble des populations. Pire, selon les chercheurs, si ces « super-propagateurs » avaient été complètement identifiés, près des deux tiers des infections auraient pu être évitées.
« Nous voyons désormais que ces super-propagateurs jouent un rôle plus important qu’initialement estimé », relève Benjamin Dalziel, professeur de biologie à l’Université d’État d’Oregon, principal co-auteur de l’étude. Il explique que les données sur l’épidémie provenaient essentiellement des malades dans les centres de soins et peu du reste de la population.
Enfin, l’équipe de scientifiques conclut que ces personnes, dans le cas de la flambée d’Ebola en 2014, appartenaient à un certain groupe d’âge et se trouvaient davantage parmi les populations que dans les centres de traitement. Ils ont ainsi continué à propager l’infection après qu’un grand nombre des premières personnes malades eurent été emmenées dans les centres de soins où la transmission était beaucoup mieux contrôlée.
Source : Jeune Afrique/AFP