Afrique
Détenus, battus, humiliés : une vidéo publiée sur les réseaux sociaux raconte le calvaire des migrants en Libye (JA)
Published
4 ans agoon


Au début du mois de juin, un journaliste somalien a pu enregistrer un appel vidéo avec des migrants somaliens et éthiopiens détenus par des passeurs en Libye. Les images sont affligeantes : près d'une centaine de migrants émaciés, entassés dans une salle aux murs de béton, témoignent tour à tour, pendant une demi-heure, de leur enfer quotidien.
Depuis la révolution de 2011, la Libye a sombré dans un chaos favorisant les trafics en tout genre, notamment celui de migrants. Dans un récent rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait mis en avant plusieurs témoignages glaçants faisant état de l’existence de marchés aux esclaves dans le sud de la Libye, destinés à la vente de migrants. Une nouvelle vidéo, publiée début juin sur Facebook, ajoute à l’horreur. Celle-ci a été diffusée par un journaliste somalien qui a filmé son appel vidéo avec des migrants bloqués en Libye. Les image montrent des centaines de migrants, hommes et femmes, entassés dans une pièce. La plupart ont le visage et le corps émaciés.
Certains profitent de la caméra pour montrer leurs traces de blessures ou leurs dents en moins. L’OIM, qui a pris connaissance de la vidéo et a estimé dans un communiqué publié vendredi 16 juin qu’elle est authentique, a pu traduire quelques séquences. « Je suis ici depuis un an. On me bat tous les jours. Je vous jure que je ne mange rien. Mon corps est couvert de blessures », confie l’un des captifs en langue somali. Au fond de la pièce, un jeune homme est montré, allongé sur le ventre, un parpaing attaché sur le dos. Il explique, en somali, être là depuis 11 mois, parce qu’il ne pouvait pas « payer 8000 dollars pour partir ». « Ils m’ont cassé une dent et une main, on m’a mis cette pierre sur moi il y a trois jours, j’ai très mal », poursuit-il.
La rédaction de Jeune Afrique est entrée en contact avec le journaliste qui a diffusé la vidéo, Salman Jamal Said. Basé en Turquie, il travaille en tant que correspondant pour la chaîne Universal Somali TV, dont le siège est à Londres. « J’ai été contacté par un migrant du camp, un Somalien, qui m’a permis d’avoir cette discussion vidéo et, avec leur accord, j’ai tout enregistré pour pouvoir la diffuser et montrer leur calvaire », explique-t-il. Selon lui, certains de ces migrants sont ici depuis plusieurs années et attendent que leur famille verse une rançon suffisante pour les libérer.
« Aujourd’hui tout ce qu’ils veulent c’est être rapatrié chez eux »
« La plupart sont des Somaliens. C’est en Somalie qu’on leur a proposé de partir pour la Libye en leur faisant miroiter le rêve européen. Mais c’était un piège, ils sont en réalité kidnappés et rançonnés. On leur demande d’appeler leur famille afin qu’elles versent de l’argent pour les faire libérer, mais parmi eux il y a des adolescents qui n’ont plus rien sur eux, même pas le numéro de leur famille, aujourd’hui tout ce qu’ils veulent c’est être rapatrié chez eux », ajoute le journaliste, très ému par la situation qu’il décrit. Salman Jamal Said, qui enquête depuis plusieurs années sur la situation des migrants en Libye, assure que les kidnappeurs sont libyens, soudanais ou somaliens et ont des relais dans les pays d’origine des migrants.
L’OIM veut sauver la vie des 200 personnes que l’on voit sur les images
Si les migrants n’ont pas réussi à lui faire connaître leur localisation exacte en Libye, la vidéo a permis néanmoins d’attirer l’attention de l’OIM, qui a ouvert une enquête. Dans un communiqué, l’agence des Nations unies a indiqué avoir informé les équipes de l’ONU de sa volonté de sauver la vie des « 200 victimes d’enlèvement et de torture en Libye » qui apparaissent sur les images. « L’OIM travaille actuellement en étroite collaboration avec tous les partenaires pour tenter de localiser les migrants », a indiqué Othman Belbeisi, le chef de mission en Libye.
Dans son communiqué, l’OIM condamne également l’utilisation des réseaux sociaux par les passeurs, qui envoient des vidéos ou relaient des vidéos choquantes pour que les proches des migrants envoient de l’argent pour les faire libérer. « Il est grand temps que les médias sociaux et les entreprises de technologie reconnaissent les dommages extrêmes qui se produisent en raison de leur incapacité à surveiller et à réagir aux situations de graves violations des droits de l’Homme − qui peuvent aboutir au meurtre − et qui sont partagées via leurs canaux », a insisté Mohammed Abdiker, directeur des opérations d’urgence de l’OIM.
Par Jeune Afrique
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“Je suis fier d’être le 1er président démocratiquement élu de notre histoire à transmettre le pouvoir”
Published
3 jours agoon
Fév 22, 2021

Au Niger, le président sortant Mahamadou Issoufou se dit fier d'être "le premier président démocratiquement élu de notre histoire à pouvoir passer la main à un autre président démocratiquement élu".
"La transition est en cours. La passation pacifique qui a fait défaut au Niger depuis des décennies va avoir lieu. C'est un événement majeur dans la vie politique de notre pays", ajoute-t-il.
Hier dimanche, sept membres de la Commission électorale nigérienne ont été tués dans l'explosion de leur véhicule. Un drame qui témoigne du contexte d'insécurité et de violences dans lequel est organisé le second tour d'une présidentielle historique au Niger entre le favori Mohamed Bazoum, fidèle du sortant Mahamadou Issoufou, et l'opposant Mahamane Ousmane, ancien président.
Pour la première fois un président élu succèderait à un autre président élu, Mahamadou Issoufou qui a accompli deux mandats successifs.
Guinee28
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Coronavirus: l’Afrique franchit officiellement la barre des 100 000 morts
Published
6 jours agoon
Fév 19, 2021

L'Afrique, qui subit une seconde vague de coronavirus, a passé la barre des 100 000 morts depuis le début de la pandémie. Mais le bilan sur le continent pauvre d'1,2 milliard d'habitants est sans doute bien plus élevé comme peut l’illustrer l’exemple sud-africain.
Les 54 pays de la région totalisent 100 000 décès (pour 3 793 660 cas déclarés), selon un comptage de l'AFP. La région, relativement épargnée, est la dernière, outre l'Océanie, à atteindre ce seuil franchi en avril par l'Europe. Mais ces chiffres se fondent uniquement sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays et ne reflètent qu'une fraction du total réel de contaminations.
« Beaucoup de pays ont essentiellement des tests PCR, dans les capitales. Et plus on s'éloigne des centres urbains, moins il y a de tests», explique l'épidémiologiste Emmanuel Baron, de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) présente en Afrique.
Et cette maladie peut passer « inaperçue », rappelle-t-il, avec des cas asymptomatiques ou des symptômes facilement confondus avec d'autres.
Pays le plus touché du continent africain par le covid-19, l'Afrique du Sud pourrait avoir largement sous-estimé le nombre de cas et de morts, rapporte notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson. Entre mai 2020 et février 2021, une surmortalité de 140 000 décès a été comptabilisée par le Conseil sud-africain de la recherche médicale. Ce sont deux courbes, superposées: celle de la mortalité liée au Covid dessine une petite bosse quand surgit une vague épidémique. Tandis qu'au même moment la courbe de la surmortalité bondit, sans être attribuée au Covid.
La moitié de la population sud-africaine contaminée
Pourtant, il ne fait aucun doute, ces décès sont liés à la pandémie estime le Conseil sud-africain de la recherche médicale. Problème, les personnes décédées ne sont pas automatiquement testées au covid-19. Et il est impossible pour le moment de distinguer les victimes directes du Covid, et les victimes collatérales d'un système hospitalier surchargé.
Selon une étude statistique de l'assureur Discovery, environ 90% de cette surmortalité est imputables au Covid-19, soit 120 000 morts. Loin, très loin des bientôt 49 000 morts officiellement déclarés.
Autre découverte, confortée par une étude sur les anticorps réalisée par le centre national du sang : la moitié de la population sud-africaine aurait déjà été contaminée au Covid-19.
L'Afrique du Sud a lancé sa campagne de vaccination cette semaine et espère vacciner 67% de sa population d'ici la fin de l'année pour atteindre l’immunité collective.
AFP
A LA UNE
Le Tchadien Moussa Faki réélu à la tête de la présidence de la Commission de l’UA
Published
2 semaines agoon
Fév 8, 2021

Moussa Faki Mahamat a été réélu à la présidence de la Commission de l’Union Africaine (CUA) samedi 06 février 2021.
L’ancien Premier ministre tchadien était l’unique candidat à sa propre succession.
« J'ai été profondément touché par le vote de confiance historique et écrasant des États membres de l'UA de 51 voix sur 55 en vue de la prolongation de mon mandat à la tête de la Commission de la CUA pour une nouvelle période de 4 ans », a-t-il déclaré, après le vote.
La Rwandaise Monique Nsanzabaganwa qui a écrasé ses challengers de Djibouti et de l’Ouganda sera son vice-président.
Il faut rappeler que la présidence de l’UA sera dirigée cette année par le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi.
Par Guinee28
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