Malgré le ralentissement de son économie, la Chine n’entend pas resserrer le robinet des financements qu’elle sert à l’Afrique depuis plus d’une dizaine d’années. Le président chinois, Xi Jinping, a en effet annoncé ce vendredi 4 décembre lors de la séance d’ouverture du 6ème forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), qui se tient à Johannesburg, que son pays allait investir 60 milliards de dollars dans le développement du continent africain.
M. Xi, a énuméré devant plusieurs de ses homologues africains une stratégie de développement du continent qui s’articule autour de dix axes. «Afin d’assurer le succès de la mise en œuvre de ces dix plans de coopération, la Chine a décidé de fournir un appui financier total de 60 milliards de dollars», a-t-il déclaré.
Le plan chinois de développement du continent qui sera mis en œuvre «au cours des trois prochaines années» vise, selon le chef d’Etat chinois, à «régler trois problèmes qui retardent le développement de l’Afrique : les infrastructures inadaptées, les carences en matière de main d’œuvre qualifiée et professionnelle et le manque de financement».
Le président chinois a, d’autre part, fait savoir que son pays allait coopérer davantage avec les pays africains dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, sans pour autant s’ingérer dans les choix politiques des pays du continent.
A l’inverse des pays occidentaux, Pékin s’en tient à sa politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, dont les dirigeants apprécient l’absence, de la part de la Chine, de sermons sur les droits de l’homme et la corruption.
Avant d’arriver à Johannesburg le 2 décembre, M. Xi a effectué une visite d’Etat au Zimbabwe. Cette mini-tournée africaine du président chinois intervient à un moment où les pays africains commencent à ressentir les conséquences du ralentissement de la croissance chinoise. Les investissements en provenance de l’empire du milieu en Afrique ont chuté de 40% au premier semestre 2015, après une forte baisse de la demande en matières premières chez le géant asiatique.